Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de Mosaiqueguinee.com le mercredi 16 avril 2025, le président de la ligue guinéenne de football professionnel évoque les grands sujets de l’heure à 48 heures de la reprise du championnat national. Lucien Beindou Guilao se prononce aussi en quelques mots mais plein de sens, sur la crise qui secoue le comité exécutif et se pose plusieurs interrogations portant sur le devenir du football guinéen. Il répond aux questions de Mohamed Bangoura.
Mosaiqueguinee.com : Bonjour Lucien Beindou Guilao ? Après une première partie, à quand la reprise du championnat national La ligue 1 ?
Lucien Beindou Guilao : La ligue 1 Guicopres reprend ses droits ce week-end du 19 avril 2025. Après une première partie de championnat satisfaisante, marquée par un retour au premier plan du Horoya AC, nous pensons que nous allons assister à des matches retour assez électriques et de bonne qualité. Nous avons vu une équipe de Renaissance FC très accrocheuse avec seulement 7 buts encaissés qui occupe la seconde place du championnat au détriment du Hafia FC et du Milo FC. Les promus RCC Kamsar et Guinée Football font une très belle moitié de saison. Le fait que les clubs soient proches les uns des autres, tant au niveau de la qualité du jeu, que sur le plan du classement, laisse présager une seconde partie de championnat de très bonne qualité.
Le COMEX reste marqué par la révocation de son président Bouba Sampil. Même si ce dernier ne s’avoue pas vaincu, cette situation n’impacte-t-elle pas le déroulement normal du championnat ?
Il est vrai que ce qui se passe actuellement est regrettable mais comme je le dis souvent, ça reste du ressort de la politique alors que mon équipe et moi ne sommes concernés que par les aspects techniques. En d’autres termes, dès lors que les fonds sont disponibles, le ballon va rouler. Pour l’instant, il n’y a pas d’inquiétudes à se faire, l’assurance de la poursuite du championnat m’a été donné par le Comex de la fédération.
Que vous inspire la crise au sein du COMEX ?
Je vous l’ai dit plus haut dans mes propos. Ce qui se passe est regrettable. Cette situation m’inspire beaucoup de peines pour avoir fait campagne pour cette liste. Comme je vous l’ai dit, ça reste du domaine du politique. Moi je suis technicien et travaille pour le Comex. en ma qualité. Ceci dit, mon souhait le plus ardent est que le calme et la Cohésion reviennent.
Après la révocation de Bouba Sampil, le ministère des sports a annoncé l’expiration du délai de l’agrément de la FEGUIFOOT et convoqué une réunion d’urgence le jeudi prochain. Le COMEX avec à sa tête Sory Doumbouya rejette cette décision et assure qu’il n’y a aucune en son sein. S’achemine-t-on vers un bras de fer Ministère des Sports-Feguifoot ?
Je n’ai rien à dire à sujet. Encore une fois ça reste du ressort du politique. Souhaitons que ça se passe bien.
Quelle solution pour dissiper cette crise ?
Qui suis-je pour proposer une solution ? Seulement, j’aimerais que pour une fois, on se pose les bonnes questions. Le constat que j’ai toujours fait est le suivant :
En Guinée, les résultats du syli ont toujours été l’arbre qui cache la forêt. Lorsque le Syli se qualifie pour la CAN, tout va bien, tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil. Tout est bon. Mais franchement parlant que faisons nous à part se qualifier pour une phase finale de CAN ? On prétend être une grande nation de football alors que depuis 1978, aucun club Guinéen n’a remporté un trophée. On réclame une place à la table du Cameroun, de l’Égypte, de l’Algérie, du Sénégal et de la Côte d’ivoire, alors que le seul trophée que le Syli a gagné, c’est la Coupe Cabral, à part ça rien de rien. Et pourtant, ce n’est pas le potentiel qui manque. Ce constat d’échec est dû à quoi ? Pourquoi les autres pays y parviennent et pas nous ? Pourquoi nos clubs engagés en coupe d’Afrique arrivent rarement en phase de poules ? Pourquoi seuls 3 ou 4 clubs de ligue 1 Guicopres peuvent prétendent à la licence club ? Pourquoi très peu d’entraîneurs Guinéens ont la licence A ? Que faut-il faire pour mobiliser le maximum de ressources financières et humaines pour qualifier notre modèle ? Notre modèle tel que nous l’avons toujours pratiqué est-il encore viable ? Pourquoi on a très peu d’arbitres dans les compétitions internationales telles que la CAN, le CHAN, la Coupe du monde? Les plus anciens vous le diront, le président Nfamara Camara aurait pu prendre la Présidence de la CAF en 87. Pourquoi ça n’a pas marché ? En répondant franchement à ces questions, on aura déjà fait la moitié du chemin.
Merci à vous Lucien Beindou Guilao
Interview réalisée par Mohamed Bangoura
