Un plan de surveillance basée sur l’analyse de risque en vue de renforcer la détection et la riposte contre le charbon bactéridien -, c’est le dispositif que le Gouvernement de la Guinée veut mettre en place.
Pour élaborer ce plan de surveillance basée sur l’analyse de risque, il est indispensable de disposer des informations sur les zones à risque, les maillons à risque le long de la chaîne des valeurs des ruminants domestiques, des facteurs de risque y compris les pratiques et comportements des acteurs favorisant l’apparition des foyers de maladie, ainsi que l’exposition des animaux et des humains à l’agent pathogène (Bacilus anthraxis).
C’est dans ce cadre que trente-trois (33) agents de terrain (28 enquêteurs et 5 superviseurs) ont été formés du 24 au 26 mai 2018 à Mamou, sur la notion de chaîne de valeur et sur la réalisation d’enquête qualitative avec l’utilisation de smartphones et de guide d’entretien. Cette enquête va permettre de collecter les informations nécessaires pour développer le plan de surveillance basée sur l’analyse de risque en vue de renforcer la détection et la riposte contre le charbon bactéridien.
Selon le Gouverneur de la région administrative de Mamou, Amadou Oury Lémy Diallo « le charbon bacteridien est une maladie endémique en Guinée. Cependant depuis 2013, les données du Bureau Statistiques et Développement du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales indiquent une recrudescence des cas de charbon bactéridien au sein des troupeaux d’animaux domestiques (bovins, ovins et caprins) avec des taux de mortalités élevés ».
L’enquête sur le charbon bactéridien sera réalisée de façon transversale selon une approche qualitative. Il s’agit d’une enquête qualifiée d’enquête « CAP » (connaissances-aptitudes-pratiques) visant à évaluer les connaissances des acteurs de la chaîne de valeur sur le charbon bactéridien et à identifier les pratiques et comportements pouvant être des facteurs de risque d’introduction, d’exposition ou de propagation de la maladie.
La méthodologie de cette enquête repose sur des entretiens entre enquêteurs et les acteurs des chaines de valeurs des ruminants domestiques (bovins, ovins et caprins). Ces acteurs sont: les éleveurs, les vétérinaires privés, les marchands de bétail, les vendeurs d’aliments de bétail, les transporteurs, les bouchers, les opérateurs cuirs et peaux, les commerçants de fumier, les dibitiers, les grilleurs, les gargotiers et les consommateurs, etc. Ils seront interviewés suite à leur consentement éclairé. Les entretiens se réaliseront à partir de guides d’entretien élaborés à cet effet et de smartphones pour l’enregistrement des entretiens.
« Notre présence ici à Mamou s’inscrit dans la poursuite de la mise en œuvre des activités de deux paquets d’actions très importants du Programme GHSA, à savoir les maladies zoonotiques et le renforcement des capacités des ressources humaines du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales » a indiqué le chef de l’équipe du Centre d’urgence pour les maladies animales transfrontalières (ECTAD) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Guinée, Dr Mamadou Racine N’diaye.
Dans le cadre du projet « Soutien au Programme de sécurité sanitaire mondiale (GHSA) dans la lutte contre les zoonoses et le renforcement de la santé animale en Afrique », financé par l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), la FAO à travers son Centre d’urgence ECTAD, appuie la Guinée pour le renforcement de ses capacités en matière de prévention, de détection et d’intervention d’urgence pour endiguer le charbon bactéridien.
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René K. Ifono
Chargé de Communication
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