A Taouyah, Kipé, Lambanyi, ce sont des filles et femmes qui ont pris le chemin de la rue comme bonheur et source de revenus.
C’est la prostitution au bout de la nuit, qui s’exerce à ciel ouvert avec de l’alcool et de la drogue.
Dès le soir, le corps de ses filles de joie, se vend comme des miches de pain. C’est la foire au sexe, de 30.000 à 40.000 et le tour est joué dans une chambre de passe.
Dans ces petites chambres, quelques jeunes se transforment en véritable proxénète, le business se porte bien. Ils proposent des filles candidates à trouver de l’hôtel.
Ces filles sont destinées aux jeunes clients qui ne sont pas les moindres. Ils détiennent des carnets de numéro de téléphone de ces femmes de joie dont ils gardent les contacts.
Ces hôtels et chambres de passe sont vus par ces femmes comme un paradis, encore plus que le business se porte.
Dans ces lieux mal famés, les hommes riches sont plus sollicités. Ils y viennent pour avoir des filles dans leur lit, dont l’âge varie entre 16 ans et 18 ans, nous confie un jeune fervent du métier de proxénète à Kipé, sous couvert d’anonymat.
C’est comme de la marchandise, il y en a de la livraison à domicile : « Si tu veux, tu nous appelles et on t’envoie une femme prostituée chez toi. Tu n’es pas obligé de venir ici », ajoute le même jeune proxénète devant un motel de Kipé.
Cependant, dans cette forme de pratique sexuelle, ces femmes de joie, doivent payer de l’argent au retour à leur maitre ou maitresse : « Dans chaque sortie, j’ai obligation de donner de l’argent à note mère, la femme qui gère le groupe, nous sommes au nombre de 12 ici ; c’est elle qui s’occupe de nous. Parfois, elle n’accepte pas que nous sortons, elle a peur que nos clients nous brutalisent. », nous explique cette femme du vieux métier devant le même motel.
« Dans ces motels, tantôt c’est 40 milles, 50 milles, mes prix dépendent du client, pace que nous payons la chambre de passe à 15 mille pour chaque client. Mais quand on a un client, on l’exige d’utiliser le préservatif, c’est l’une de nos conditions », rajoute-elle avec une cigarette dans la main, et sur un air hésitant.
L’autre visage de cette prostitution, ce sont ces femmes de joie à Kipé et Lambanyi, qui supplantent les hommes dans la consommation de l’alcool et d’autres produits.
Assise autour des tables de Whiskys et autres boissons alcooliques, elles fument aussi de la chicha à ciel ouvert, elles fumant aussi du narguilé à ‘’Marifala’’, un lieu de loisir situé à Koloma, dans la commune Ratoma.
Ces chichas sur les tables, sont la nouvelle trouvaille de ces prostituées professionnelles, qui y passent la moitié de la nuit à se la couler douce, dans l’attente de clients.
Impossible d’interroger ces femmes de joie, qui ont pour priorité l’arrivée d’un potentiel client pour une relation charnelle.
Elles occupent souvent les abords de la route qui mène vers Kipé, elles font la grande réclame quand des voitures y stationnent, et ce, jusqu’à l’aube : « On va à l’hôtel ? », peut-on souvent entendre de leurs bouches devant les portuaires des véhicules. Comme pour dire que ces femmes à la calculette sur les jambes, ne baissent pas les bras dans ce vieux métier.
Saidou Barry