Le lancement officiel des activités du mois de l’enfant, est repoussé de quelques à cause du changement de gouvernement intervenu en Guinée.
Au lieu du 1er juin, comme cela est de tradition, ce mois consacré aux causes des tous petits, sera finalement lancé le 06 juin prochain, à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. La clôture quant à elle, est fixée au 30 juin.
Le thème de cette année est libellé ainsi que suit : « aucun enfant, laisser-pour compte pour le développement de l’Afrique ».
Dans cette perspective, le Directeur National de l’enfance, M. Akoye Hector Guilavogui, rencontré par un reporter de mosaiqueguinée.com ce vendredi, 1er juin 2018, s’est exprimé à la fois sur ce sujet, sur les acquis de sa direction, mais aussi sur les difficultés rencontrées.
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C’est le mois de l’enfant, que vous inspire le choix du thème de cette année ?
Avec ce thème, cela suppose qu’on doit encore davantage donner de la place aux expressions des enfants, donner de la place au processus de développement au niveau local, en termes de planification.
Qu’est ce qui est prévu pour cette année ?
Dans l’agenda de cette année, nous avons demandé au gouvernement de faire en sorte que cette célébration soit orientée vers des résultats. Le lancement sera fait sous forme de conférence de presse, pour dire qu’est ce nous avons fait jusque-là sur l’enfance, quels sont les grands problèmes, nous discuterons aussi sur des questions de protection de l’Enfant. Et puis, nous sommes en train de travailler sur un document qu’on appelle ‘’l’agenda des enfants de Guinée’’. C’est un document inspiré des aspirations de l’union africaine. Dans cet agenda, nous avons décliné des actions qui peuvent être menées par les communautés. Il sera remis à la faveur de la journée de l’enfant africain, qui est reportée pour le 20 juin. Et il sera remis par les enfants aux 342 communes. Donc, ça devient un cadre de référence en matière de programmation pour la collectivité. Il y aura aussi un forum national sur l’enfance qui est prévu à l’occasion de la clôture, le 30 juin.
A date, quels sont les acquis dans votre département ?
D’abord, nous avons une politique tournée vers l’accompagnement au niveau communautaire. Nous privilégions l’intervention autour de l’enfant. Nous avons un processus d’habilitation des communautés, qu’on appelle le système de protection de l’enfant à base communautaire. Nous travaillons plus sur la prévention que sur la prise en charge. Ce facteur, nous a aidé à faire en sorte qu’on minimise les coûts de la prise en charge. Au lieu que des enfants qui sont dans la rue, qui se trouvent en situation de mobilité, soient dans des centres d’internat, on préfère avoir un mécanisme qui permet de retourner les enfants dans leurs familles et de les accompagner en termes de réinsertion familiale, sociale, socio-économique. Certes, ce n’est pas efficace, mais aujourd’hui, c’est ce que nous avons mis en place et qui a quand-même dénoncé certains cas de viols qui étaient cachés. Donc, c’est quelques-uns de nos résultats. Nous comptons aussi renforcer le cadre juridique. Et planifier les activités des enfants.
Quelles sont les difficultés majeures auxquelles vous êtes confrontés ?
Nous peinons quand-même à couvrir le territoire national en ce qui concerne l’accompagnement social. Car, dans le pays, nous n’avons que 120 assistants sociaux par rapport à la proportion de la population. Il y a tous les jours, des cas de violences dans les familles, et d’autres basés sur certaines pratiques qui se perpétuent.
Alors à ce niveau où se situent les responsabilités ?
Les responsabilités sont surtout économiques. Lorsque, les gens n’arrivent pas à satisfaire les besoins de leurs enfants, ceux-ci sont obligés d’aller travailler et se faire exploiter dans la rue pour leur survie. Lorsqu’on ne peut pas satisfaire les besoins des ménages et augmenter les revenus des ménages, faire en sorte que ceux-ci aient accès à certains services de base, il va s’en dire que cela a des incidents sur la vie des enfants. C’est une question de pauvreté. C’est ce qui explique que beaucoup d’enfants ne sont pas scolarisés, soignés et éduqués.
Quel appel avez-vous à lancer aux autorités ?
Nous faisons des plaidoyers pour faire en sorte que les enfants soient pris en compte. Nous voulons aussi qu’au niveau communautaire, qu’il y ait des activités qui soient planifiées au niveau local. Qu’on n’attende pas seulement les ONG et les ministères, puisqu’il y a eu transfert de compétence, qui a été fait dans les communautés.
Interview réalisée par Marliatou Sall