Le sujet reste d’actualité. La faible participation des femmes dans le nouveau gouvernement préoccupe non seulement les acteurs politiques, mais aussi et surtout les femmes leaders.
C’est d’ailleurs ce qui a conduit à la création d’un mouvement dénommé « Pas sans elles’’ .
«Nous avons trouvé regrettable que quatre femmes seulement figurent dans le gouvernement. On a vu par le passé 7 femmes dans le gouvernement de Mamady Youla, et c’était dans des postes clés. C’était une première pour la Guinée et dans la sous-région. On était largement en avance», nous explique madame Fatima Mara, membre fondatrice de cette plateforme féministe.
Poursuivant, elle revient sur la mobilisation des femmes autour de cet idéal. «Pour attirer l’attention des femmes sur la faible représentativité des femmes dans ce nouveau gouvernement, il a fallu qu’une de nos amies pose la question sur internet : Qu’est-ce que nous faisons ? Qu’allons-nous faire ? Ainsi, chaque femme du groupe a ajouté d’autres femmes qui sont dans les différents secteurs d’activité, c’est-à-dire les secteurs privé, politique et l’administration», dit-elle.
Plus loin, elle explique l’objectif principal de la plateforme. «Le mouvement PAS SANS ELLEs, ce n’est pas uniquement la représentation des femmes dans le gouvernement, c’est pour une représentation des femmes dans toutes les instances de prise de décisions en Guinée. Le mouvement sera peaufiné afin qu’on puisse revendiquer nos droits et des commissions seront mises en place pour étudier et analyser le secteur de l’entreprenariat, le domaine politique… Nous allons aussi mettre en place un répertoire des femmes compétentes en Guinée pour qu’on arrête de dire qu’il n’y a pas de femmes compétentes», révèle-t-elle.
A ajouter que ces femmes disent regretter le départ des femmes ministres qui faisaient partie du gouvernement Youla. « Nous sommes aussi surprises de constater que les femmes crèmes qui travaillaient bien dans ce gouvernement ont été destituées, on pense qu’on n’a pas notre place», a conclu madame Fatima au micro de notre rédaction.
Saidou Barry