La reprise annoncée des manifestations de rue de l’opposition républicaine, fait réagir au sein de la classe politique guinéenne.
Le député Aboubacar Soumah, anciennement membre de cette frange de l’opposition guinéenne, tempête et dénonce vigoureusement cette décision des opposants au régime d’Alpha Condé.
Il a haussé le ton dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction vendredi après-midi.
« Actuellement, le pays est confronté à une crise sociale qui émane de l’augmentation du prix du carburant. Si cela s’ajoute à une nouvelle crise politique, ça déstabilise. Ils doivent savoir que tout ce qui se règle dans le combat, ça ne perdure pas, parce qu’il finira à son tour par un autre combat. Vous avez vu les évènements de janvier et février 2007, depuis cette date jusqu’aujourd’hui, la Guinée n’a pas connu une paix durable, on a perdu l’autorité de l’Etat », rappelle le député du groupe parlementaire des républicains.
Et Aboubacar Soumah d’expliquer ce qu’il appelle l’inopportunité de renouer avec la rue : « ils doivent attendre jusqu’à ce que la crise sociale soit résolue, et s’ils manifestent pour les élections communales, là je ne suis pas d’accord. Parce que c’est eux qui ont tous voté pour cette loi. Et si aujourd’hui, cette loi est appliquée et que les tribunaux ont vidé le contentieux électoral, je ne trouve aucune raison de manifester. Si vous êtes républicains et que la loi s’applique sur vous, vous devez l’accepter », estime-t-il.
Dans la même communication, il rappelle la concession du gouvernement qui a favorisé l’adoption du nouveau code électoral : « Vous avez vu l’allure urgente dans laquelle on a voté la loi sur la CENI à cause de ces accords. Et c’est cette CENI qui doit opérer l’épuration du fichier électoral, et avec cette nouvelle CENI, nous avons même donné la priorité au deux camps (UFDG-RPG), donc qu’on ne détruise pas le pays à cause de quelqu’un, ou d’un groupe d’hommes », en appelle-t-il.
L’autre sujet abordé par le député de l’assemblée nationale, c’est le mouvement social qui s’offusque contre l’augmentation du prix du carburant : « Il faut saluer les efforts de la société civile pour cette marche réussie, c’était très bien organisée, il n’y a pas eu d’incident », s’est-il réjoui, avant d’interpeller les syndicalistes : « les syndicalistes doivent retourner à la table de la négociation, ils ne doivent pas aussi venir avec un préalable. C’est à l’issue des débats qu’ils sauront si le gouvernement est de bonne foi. Venir avec des préalables, est une façon d’affaiblir l’autorité de l’Etat », a-t-il conclu.
Saidou Barry