Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction par téléphone hier, le conseiller chargé de mission du chef de l’Etat, M. Souleymane Keita, a estimé que c’est trop prétentieux de la part du syndicaliste Mamadou Mansaré d’annoncer la suppression du service minimum dans tous les secteurs d’activités, en Guinée.
Par ailleurs, M. Souleymane Keita proche parmi les proches d’Alpha Condé, persiste et signe que les Forces Sociales, seraient manipulées. L’intégralité de l’entretien nous en dit plus. Lisez !
1-Comment avez-vous accueilli la menace de suppression du service minimum annoncée par le porte-parole de l’inter-centrale syndicale, Mamadou Mansaré ?
C’est une fuite en avant, parce qu’objectivement, il n’y a pas de raison pour prendre une telle disposition. Le gouvernement, le syndicat et le patronat, sont liés par un pacte formel qui les oblige à des concertations régulières. Des concertations liées aux conditions de vie des travailleurs. Il est bon de privilégier le dialogue, même si en amont, on estime que la concertation, n’a pas été faite en amont, mais, toujours est-il qu’il y a des éléments sur lesquels on peut discuter, notamment les mesures d’accompagnement. Mais les principes qui consistent à amener un gouvernement à rétropédaler pour certainement faire plaisir à un syndicat en quête de leadership, pour moi, ça ne rime pas avec la défense des intérêts de la population guinéenne et des travailleurs.
2- Confirmez-vous le salaire de Mamadou Mansaré à 25 millions ?
Mamadou Mansaré est le président du conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale, son traitement mensuel, est entre 25 à 30 millions de francs, et les populations ne savent pas. Mamadou Mansaré et ses acolytes sont dans une logique de se venger du gouvernement, parce que ce gouvernement a discuté avec Aboubacar Soumah du SLECG, en les excluant. C’est ça le vrai problème, donc rien n’exclut qu’après tous ces tintamarres que nous voyons dans la cité, que ça tourne sur une question de survie personnelle, au lieu d’une défense réelle de la population.
3- Quel regard portez-vous sur le combat engagé par le mouvement social ?
C’est très important pour un pays comme la Guinée qu’il ait un réveil de conscience, mais faudrait-il que lorsque nous voulons poser des revendications, que les raisons soient suffisamment motivées et que les éléments soient suffisamment pertinents pour ne pas simplement donner l’occasion à des pyromanes de s’inviter dans la danse. Et continuer à rendre difficile la vie des populations. Depuis quelques semaines, les activités économiques sont au ralenti, et malheureusement, il y a des gens qui tirent profit de cet état de fait, ils manipulent l’opinion publique en faisant croire qu’ils défendent leur intérêt.
4- Pensez-vous que les forces sociales seraient manipulées ?
« Quand on imagine un peu cet entêtement des forces sociales qui disent 8 milles francs ou rien, et qui parlent du départ du gouvernement, je doute fort qu’il n’y ait pas de manœuvres dilatoires. Quand vous regardez sur les réseaux sociaux, vous voyez beaucoup de gens de l’opposition qui alimentent la peur et l’appel à la violence. Donc, je pense que les forces sociales trouveraient mieux à s’intéresser à des questions beaucoup plus importantes, comme la lutte contre la corruption, le respect des lois de la république. Mais si c’est de s’obstiner sur le prix du carburant à 8 milles, il y a anguille sous roche.
Interview réalisée par Saidou Barry