Les jeunes rabatteurs deviennent de plus en plus nombreux à Conakry. Ils sont visibles dans pratiquement tous les grands carrefours et rond-points de la capitale.
Leur travail, chercher des passagers pour les chauffeurs de taxi, moyennant un billet de 500 ou de 1.000 GNF pour chaque voiture remplie.
Rencontré au rond-point de Matoto, un jeune rabatteur explique pourquoi il a opté pour cette activité.
«C’est parce que je n’ai pas trouvé un emploi. Mes parents sont pauvres et je ne peux pas rester sans rien faire. C’est pourquoi je me retrouve ici », nous confie Abdourahmane Sylla, âgé de 28 ans.
«Tous les jours, je suis là : du matin au soir. Même sous la pluie je suis là. Quand un taxi gare, je demande au chauffeur sa destination. Ainsi je fais des appels pour lui trouver des passagers. Quand c’est rempli, certains nous donnent 500 francs guinéens, les plus généreux donnent 1. 000 francs guinéens. Par contre, il y en qui ne donnent rien. Ils nous disent d’attendre leur retour mais en réalité, c’est juste pour se débarrasser de nous. Si j’ai un autre travail tout de suite, je parts là-bas. Parce que ça, ce n’est pas un métier », a fait savoir ce jeune rabatteur.
De Matoto, direction le rond-point Bambeto. Là-bas, notre reporter a rencontré un mineur âgé de seulement 12 ans.
S’expriment sous le seau de l’anonymat, cet enfant accuse ses parents d’être à la base de sa situation.
« Avant, j’étais au village, c’est un maître chauffeur qui m’a amené avec lui à Conakry. Je suis resté chez ma tante pendant un moment mais elle n’a pas voulu me chercher un métier. C’est alors que j’ai décidé de venir ici pour chercher de l’argent. Dans la journée, je peux avoir 30 mille, 15 mille ou 20 mille francs guinéens », nous a-t-il confié.
Ces rabatteurs, encore appelés cockseurs, ont majoritairement l’âgé qui varie entre 10 et 30 ans. Ils sont pour la plupart des jeunes non scolarisés ou déscolarisés.
Mais dans l’exercice de leur activité, certains d’entre eux sont souvent accusés de vol par les passagers.
Alpha Mamoudou Barry