La Cellule de Communication du Ministère des Transports a accueilli avec une grande surprise et beaucoup d’incompréhension, le contenu d’un article de presse intitulé : » Dossier-Guinée- La nébuleuse du bradage du PAC aux turcs : violation des règles élémentaires de transparence et d’économie ! » publié sur le site d’informations : www.guineenews.org ce mercredi, 22 août 2018, dans lequel article, l’auteur s’exerce à discréditer la Convention de concession de l’exploitation du Port Conventionnel de Conakry au groupe Albayrak.
La Cellule de Communication regrette profondément un article de presse au contenu biaisé reposant sur des documents et sources non-authentiques et procédant à une analyse complètement abstraite, de bout en bout, du sujet qu’il traite.
En raison de dangereux clichés auxquels l’article renvoie et de ses possibles effets nuisibles dans l’opinion publique, la Cellule de Communication a jugé crucial de faire des précisions et d’y apporter la bonne information et la bonne analyse nécessaires à éclairer la religion des lecteurs sur un sujet aussi important que sensible.
1- Sur la Convention en général :
Premièrement, l’article parle à plusieurs reprises d’une convention de << cession >> du Port Conventionnel de Conakry. Or, il ne s’agit en rien d’une << cession>> mais bien d’une concession. Dans le vocabulaire qui gouverne en la matière, la cession renvoie à une opération de vente du patrimoine, alors qu’ici il s’agit, tout simplement, d’un processus par lequel, l’État poursuivant un objectif bien précis, confie temporairement la gestion de ce patrimoine à une entreprise privée, en l’occurrence la société Albayrak. Deuxièmement, la durée de ladite convention est de 25 ans et non 30 comme l’a indiqué l’article. Troisièmement, le volume global des investissements prévus pour la durée du contrat est de 500 millions de dollars assortis de 200 millions d’investissements à réaliser au cours des deux premières années et non sur toute l’étendue de la période de la convention comme le soutient le texte.
Sur la seule base de manquements aussi basiques, graves qu’évidents et qui constituaient les préalables à résoudre avant le traitement du texte, et sans qu’il ne soit plus nécessaire même de prendre en compte d’autres considérations, l’auteur aurait dû en déduire simplement que l’article sus-indiqué n’aurait jamais dû exister, parce que n’étant en rien un article d’informations. Mais poursuivons !
2- De la procédure :
Sur la procédure de la passation de la Convention Albayrak, l’article repose son argumentaire sur l’absence d’appel d’offre qui aurait, selon lui, caractérisé la démarche de l’État et en conclut, sur ce point, en l’absence totale de transparence. Précisons que dans cette partie, l’article utilise, à nouveau, l’expression << céder>>. L’auteur fait ensuite une mauvaise interprétation du régime de dérogation des marchés publics prévu par la législation en vigueur pour des cas spécifiques. La présence dans ce secteur de camp et d’équipements militaires ne saurait commander une exigence d’un appel à concurrence qui aurait permis à des entreprises venues de toute part d’y mettre le nez et obtenir des informations qui pourraient nuire à la sûreté extérieure de l’État. Et l’approbation de ladite convention par monsieur le Ministre de l’Économie et des Finances, compétent à autoriser des dérogations, à la suite de plusieurs mois de négociations entre les deux parties sont plusieurs garanties de transparence.
3 – Sur la communication de monsieur le Ministre d’État, Aboubacar SYLLA :
L’article, sur la communication faite par monsieur le Ministre d’État, Ministre des Transports sur le sujet et qui constitue normalement sur l’ensemble des questions soulevées une source crédible, sûre et fiable sur cette matière est plutôt entré dans un débat de personne. Il insinue, sans vraiment connaitre le sujet, la contradiction dans son positionnement politique. Avant de passer, la précision est importante. Le Ministre d’État, leader politique est porteur, envers et contre tous, de valeurs et un projet nobles, démocratiques et républicains pour notre grand pays. Ce qui a été sa vision hier, l’est encore aujourd’hui et le demeurera demain.
Monsieur le Ministre d’État a indiqué l’urgence et le caractère particulier dudit marché pour justifier objectivement la procédure qui a été usitée pour conclure la convention. Il n’y a pas une seule objection qui mette à l’épreuve cette réalité. L’auteur de l’article, à le lire croit, dur comme fer, que le principe d’appel d’offre, garantie de transparence, ne souffre pas de dérogation. Or, il y en a et de prévue par la loi. En droit, ne dit-on pas que c’est l’exception qui confirme la règle. Le fait même que dans la Constitution, dans des situations exceptionnelles, le régime de suspension des libertés fondamentales soit prévu est une parfaite illustration.
4 – De la gestion actuelle du Port Autonome
S’inspirant de l’analyse approximative et légère d’un cadre et d’un syndicaliste qui se sont exprimés sur la question sans avoir le minimum d’expertise nécessaire sur le sujet et qui ont conclu que la gestion actuelle du Port aurait permis à l’État de réaliser l’ensemble des investissements prévus dans le cadre de cette convention et dans les délais impartis aux premiers investissements et qu’il n’y avait pas, par conséquent, matière à procéder à la privatisation de l’exploitation du Port Conventionnel de Conakry.
Il faut d’abord préciser que les 30 millions de dollars indiqués par les détracteurs sus-mentionnés comme ressources ne sont pas que des bénéfices nets que le Port Autonome de Conakry (PAC) a généré au cours de 2017. Les revenus totaux du PAC pour l’exercice antérieur se sont chiffrés à 41.588.738 dollars avec un bénéfice net de 4.490.145 dollars. Sur la base de telles ressources, l’auto-financement comme l’ont brandi certains, comme alternative à la privatisation, aurait pris au PAC 40 ans, soit près de deux générations, pour réaliser par exemple les 200 millions d’investissements prévus dans la convention Albayrak pour les deux premières années. Il est nettement clair que les dirigeants syndicaux, tout comme nombreux détracteurs de la convention sont loin de cerner les tenants et les aboutissants de ladite convention.
5- Des ressources générées au profit de l’État par la Convention :
En dehors des taxes et des impôts, la gestion du Port Autonome de Conakry ne génère actuellement aucune ressource pour l’État. Alors que pour toute la durée de la Convention Albayrak, le Trésor Public engrangera des ressources, à hauteur de 330 millions de dollars soit une moyenne annuelle de 13 millions.
Aussi, le Groupe Albayrak payera, tel que prévu dans le contrat, à l’État, dans les prochains jours, un Ticket d’entrée de 15 millions de dollars.
6 – De la privatisation :
Il est clair maintenant que nous sommes dans un système libéral qui consacre la gestion privée de biens et services. Nous sommes à l’ère de l’économie des marchés et il est incontestable que partout, les limites de la gestion de la puissance publique se sont révélées et que la gestion privée a fait ses preuves de l’efficacité et de la rentabilité dans la gouvernance de plusieurs secteurs.
L’État, partout, se consacre, aujourd’hui, de plus en plus à ses fonctions régaliennes et de régulation du marché et il se désengage davantage de la gestion directe de secteurs non-régaliens.
Les succès engrangés dans la gestion privée de l’Aeroport International de Conakry-Gbessia et dans la gestion du Terminal à Conteneur sont des garanties de la convention Albayrak et doivent suffire à persuader les plus sceptiques. À moins qu’on soit communiste, qu’on veuille être en marge de la dynamique universelle et qu’on prône le <<Tout-État>> et de fermer délibérément les yeux sur les succès nationaux et internationaux du libéralisme économique, il est à voir que la Convention du 10 août 2018 donne un coup d’accélérateur au processus d’extension et de modernisation du Port Autonome de Conakry dans l’intérêt de la nation.
Le maintien des emplois et les perspectives de nouveaux, les garanties de compétitivité du Port de Conakry vis-à-vis de ports de pays de l’ouest africain, les dispositions de résiliation pour non-respect de ses obligations par le partenaire ainsi que pour cause d’utilité publique sont d’autant de gages qu’offre la Convention Albayrak et qui doivent rassurer plus d’un guinéen.
En tout cas, la Convention Albayrak a sonné le glas de privilèges égoïstes, en témoigne certaines hostilités ; elle renforcera dans les prochaines années les capacités du Port de Conakry pour en faire une destination privilégiée de navires de toute catégorie et accroitre ainsi son rendement, c’est à cette aune que devrait se formaliser l’aspiration de tout bon patriote.
La Cellule de Communication du Ministère des Transports invite l’ensemble des médias, sur la Convention Albayrak, à faire preuve de professionnalisme et de prudence dans l’exploitation de documents et de sources y afférents.
Conakry le 22 août 2018
La Cellule de Communication du Ministère des Transports