L’actualité en Guinée reste dominée entre autres par les jeux d’alliances pour l’installation des conseils communaux, mais aussi la concession d’une partie du port autonome de Conakry à la société Turque Albayrak.
Deux questions qui continuent encore de faire couler beaucoup d’encre et de salive au sein de l’opinion publique.
Dans un entretien accordé à Mosaiqueguinee.com, le successeur du défunt doyen Jean Marie Doré à la tête de l’UPG, est revenu notamment sur ces deux sujets qui défrayent la chronique dans notre pays.
Lisez !
Mosaiqueguinee.com : récemment, des accords ont été signés entre protagonistes au sujet du contentieux électoral. Depuis, des alliances sont en train d’être nouées. Quelle lecture en faites-vous ?
Me Alfred Mathos : mieux vaut tard que jamais. Aujourd’hui, si les protagonistes au contentieux électoral se sont entendus pour régler à l’amiable où il y avait le contentieux, tant mieux ! Je suis quelqu’un qui préconise toujours la médiation. Mieux vaut un mauvais arrangement, que le meilleur des procès. Il faut donc se contenter de ce que nous avons obtenu. La quiétude de la cité en dépend. Aujourd’hui, le contentieux électoral est purgé, tant mieux pour tout le monde. Nous, qui sommes partis aux élections, nous sommes heureux d’entendre ça et que les conseils communaux soient mis en place le plutôt que possible. Voilà, la position de l’UPG.
Est-ce que l’UFR vous a fait part de l’accord avec le RPG Arc-en-ciel, étant donné que vous êtes en alliance ?
Vous savez, notre alliance avec l’UFR à l’assemblée, c’est une alliance parlementaire. Par rapport aux accords politiques, c’est au cas par cas. Mais, il n’avait pas besoin pour pouvoir faire des accords. Puisque c’est eux, qui était en contentieux. Nous, nous ne sommes pas dans le contentieux. Donc par conséquent, notre consultation n’était pas nécessaire. Mais ce que je salue, ce que l’UFR a fait entendre sa voix. Que le président de la République se déplace pour aller voir le président Sidya, c’est déjà un acte de magnanisme de sa part. L’UFDG aussi a eu un accord. Tout cela part dans le sens de l’apaisement. Je pense qu’aujourd’hui, il faut saluer ces accords-là. Mais, je dis qu’il faudrait que ces accords puissent être acceptés par tous.
Les élections législatives pointent à l’horizon. Allez-vous continuer votre alliance avec l’UFR ou vous comptez faire cavalier seul ?
Par éthique, notre parti politique ira à toutes les élections. Nous avons pour vocation, de maintenir l’UPG dans le paysage politique de la Guinée. C’est le testament politique que l’honorable Jean Marie Doré (paix à son âme) nous a laissé. Donc, il n’est pas question que l’UPG disparaisse du paysage politique. Par conséquent, aux élections, il va s’en dire que nous irons sur la liste nationale avec notre bannière. Maintenant quand il s’agira des uninominaux, nous ferons des alliances intelligentes. Nous soutiendrons là où nous pensons que nous ne sommes pas très fort et nous demanderons à nos partenaires de nous soutenir là où nous pensons pouvoir gagner.
Vous avez également appris comme tout le monde, qu’une partie du port autonome est concédée à une société Turque. Quelle est votre réaction ?
Par principe, toutes les concessions se passent par appel d’offres. J’ai pas encore vu le contenu du document. Mais je pense que les députés se sont saisis de la question. Donc, il faut laisser les institutions régler ça. Je pense que les députés iront jusqu’au bout pour voir s’il n’y a pas eu vices de forme ou de fond. Le port autonome est une partie de la souveraineté de la Guinée. Il est normal qu’il soit performant, mais pour que cela se fasse, il faut que ça soit dans les règles de l’art. La direction générale seule, ne peut pas engager le port. Elle a un pouvoir de gestion. Si c’est elle qui a signé, je pense qu’elle a dépassé un peu ses prérogatives en tant que gestion.
Votre dernier mot monsieur le président de l’Union pour le Progrès de la Guinée
Je dirai tout simplement aux militants de l’UPG de rester sereins. Parce qu’on a l’impression qu’on ne m’entend pas beaucoup. Aujourd’hui, nous avons réussi l’essentiel. Nous avons réussi de ne pas disparaître du panorama politique de la Guinée. C’est important, parce que quand vous voyez le sort qu’a eu le PUP et le PDG, on peut se réjouir d’avoir existé. Nous ferons en sorte que notre identité soit reconnue au niveau de notre groupe parlementaire qui est le centre et que si vous ne choisissez pas la mouvance et l’opposition républicaine, vous avez une troisième voie à choisir.
Entretien réalisé par Abdou Rahman Diallo