La crise à la Cour Constitutionnelle continue de faire réagir au sein l’opinion publique guinéenne.
Acteurs politiques, activistes de la société civile et syndicalistes, tout le monde reste préoccupé par ce dysfonctionnement, au sein de la plus haute juridiction du pays.
Au sortir d’un forum initié par la principale formation politique de l’opposition, Alhouseiny Makanera Kaké, a donné sa lecture de cette situation.
L’ancien allié du pouvoir en place dit avoir des craintes par rapport à l’usage de l’article 45 de la constitution, dans la résolution de cette crise, contrairement à la proposition de certains hommes avertis.
« Ma position, je voudrais que cette institution qui est la Cour Constitutionnelle, soit une institution forte et respectable. Aujourd’hui, j’ai suivi beaucoup de débats. Mais je pense que la solution n’est pas seulement juridique. J’ai lu aussi la proposition du Professeur Zogbelemou. Mais j’ai peur, si on utilise l’article 45 de la constitution. Parce qu’il ne faut pas résoudre un problème en créant un autre plus grave. Il y a un Arrêt de la Cour Constitutionnelle, on doit chercher les voies et moyens pour écarter cet Arrêt. Mais si on dit que c’est le président qui doit user de l’article 45 pour écarter cet Arrêt, aujourd’hui ça nous arrange, mais demain, si le président use du même article pour écarter d’autres Arrêts de la Cour Constitutionnelle, ça va être beaucoup plus grave », a-t-il indiqué.
L’opposant estime qu’il faut trouver une solution autre que l’usage de cet article de la Constitution.
« Moi, je crois qu’il faut voir la solution ailleurs. Parce que l’idée de la Cour Constitutionnelle, c’est de faire en sorte qu’il y ait équilibre du pouvoir. Que le président ne soit pas capable d’écarter les Arrêts de la Cour. Toute référence au président pour résoudre cette crise par l’article 45 de la constitution, moi je ne suis pas partant », a-t-il fait savoir.
Les prises de position et les actions qui sont entreprises, permettront-elles de faire fléchir les sept conseillers de la Cour Constitutionnelle, qui entendent élire un autre président, ce jeudi 27 septembre ? On en saura beaucoup plus, les jours à venir.
Abdou Rahmane Diallo