Depuis l’augmentation du prix du carburant à la pompe en Guinée, les répercussions semblent se ressentir dans tous les secteurs et pans de la vie socioprofessionnelle et économique.
C’est le cas désormais au niveau des écoles privées où les frais de scolarité, sont revus à la hausse par les promoteurs. On parle de 25% d’augmentation dans plusieurs écoles privées de Conakry.
Face à cet état de fait, le secrétaire général de la chambre de l’enseignement supérieur privé, estime qu’au regard de la situation actuelle de la guinée, les écoles privées ne devraient aucunement s’inscrire dans cette logique, qui selon lui, deviendrait préjudiciable à l’avenir des enfants.
« Les écoles privées ne devraient pas suivre l’État dans cette logique parce que nous sommes dans la paupérisation, nous sommes une nation où les citoyens sont extrêmement pauvres. Les gens qui sont riches se comptent au bout des doigts.
Déjà si vous payez pour trois enfants pour leur scolarisation, alors que l’État est dans l’obligation de scolariser jusqu’à un niveau, mais c’est vous les parents qui payez, vous étouffez déjà. S’il faut encore augmenter le coût de transport, augmenter les coûts de formation, les coûts des différents ingrédients de formation : des cahiers, des livres…. Un parent qui scolarisait deux enfants, ne pourra plus scolariser qu’un seul, donc on ferme la possibilité aux autres », explique Elhadj Thierno Moussa Sy.
Au cours de cet entretien que nous avons eu avec lui ce vendredi, le secrétaire général de l’IUHEG, rappelle que le manque de formation et le faible niveau des enfants, constitue autant d’éléments, qui selon lui, justifieraient l’immigration des jeunes.
« Et ce n’est pas étonnant dans le cadre de notre nation si beaucoup de jeunes aujourd’hui sont tentés par l’exil au péril de leur vie, c’est parce que les décisions politiques que l’on prend et que l’on gère en guinée, ne permettent pas à l’enfant de s’épanouir et de se développer sur place. Si jamais la situation ne change pas, c’est le navire guinée qui tangue dangereusement », explique-t-il.
Il faut noter que l’augmentation des frais d’étude est d’ailleurs devenue monnaie courante dans les établissements d’enseignement privés.
Reste à savoir si l’État s’impliquera un jour en vue de normaliser le secteur.
Alhassane Fofana