Après son audition mardi 18 septembre 2018, au tribunal de première instance (TPI) de Kaloum, le secrétaire général de la délégation syndicale du port autonome de Conakry (PAC), Cheick Touré, a finalement été conduit mercredi, en détention préventive à la maison centrale de Coronthie.
Le syndicaliste est accusé de diffamation et de dénonciations calomnieuses, à l’encontre du chef de l’Etat Alpha Condé et de son fils.
L’avocat Me Salifou Béavogui, estime que son client est tout simplement victime d’injustice.
« C’est un avocat abattu, meurtri, désemparé mais tout de même serein, que vous venez de rencontrer. Je suis vraiment surpris que mon client soit conduit en prison pour des faits non établis… Mon client a fait des déclarations syndicales, dans le cadre de ses activités syndicales, alors que les syndicalistes sont protégés. Je pense qu’il ne méritait pas d’aller en prison », regrette-t-il.
Me Salifou Béa estime qu’en dépit du caractère des infractions qui, pour lui, relèvent des infractions commises par voie de presse, son client ne devrait pas faire l’objet d’arrestation, surtout que Cheick Touré est un député à l’assemblée nationale.
« Je regrette encore une fois qu’un député de l’assemblée nationale soit en prison sans que son immunité parlementaire ne soit levée. C’est une violation incontestable de la constitution du pays », déplore Me Bea.
« L’ordonnance de placement en détention préventive du doyen des juges d’instruction a été attaquée devant la chambre de contrôle d’instruction. D’autres procédures urgentes sont en cours pour que l’innocent recouvre rapidement sa liberté », rassure l’avocat.
Le syndicaliste Cheick Touré, par ailleurs meneur de la grève des travailleurs du port autonome de Conakry, devra donc prendre son mal en patience, en attendant que cette bataille juridico-judicaire n’aboutisse.
Mamoudou Barry