Il a eu un peu plus de chance que celui qui a trouvé la mort vendredi suite à la répression de manifestants dans les rues de Mandiana. Touché, dit-il, par des balles tirées par les forces de l’ordre, Oumar Bayo est admis à l’hôpital Sino-guinéen à Conakry. Sur son lit de malade, il s’est efforcé à nous raconter entre autres, la scène surréaliste qu’il a vécue.
Pouvez-vous nous expliquer comment cela vous est arrivé ?
Nous sommes sortis pour exprimer notre sentiment par rapport au manque de route afin que les autorités nous aident à en avoir. Nous étions dans cette marche lorsque des agents des forces de l’ordre sont venus tirer. C’est ainsi que j’ai été touché par les balles.
Qu’est-ce que les autorités peuvent faire pour vous et les autres blessés ?
Qu’ils nous aident à obtenir ce pourquoi j’ai eu ça. Nous aider à avoir des routes et à développer notre localité. Qu’ils nous assistent aussi, nous qui sommes blessés.
Est-ce que le manque de route était la seule raison de votre manifestation ?
En plus de la réclamation liée au manque d’infrastructures routières, nous demandions aussi notre maison des jeunes et notre grande mosquée qui sont toujours en chantier. Il n’ y avait aucune autre idée derrière.
Depuis que vous êtes admis ici à l’hôpital Sino-guinéen, avez-vous reçu la visite du gouvernement ?
Depuis que je suis là, c’est Eva (députée uninominale de Mandiana) et d’autres ressortissants qui tournent autour de moi. Si des représentants du gouvernement sont venus, moi je ne les ai pas vus.
Nous apprenons que le Chef de l’Etat était là il y a quelques instants, a-t-il a profité de son passage pour venir vous voir ?
Oui, il était à l’hôpital ici mais il n’est pas arrivé dans ma salle.
Interview réalisée par Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N04)