Le collectif des avocats d’Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba était face à la presse ce jeudi, 11 octobre 2018, pour faire le point de l’évolution du dossier judiciaire de leur client.
Les avocats ont passé le dossier au peigne fin pour démontrer les failles qui ont été enregistrées dans l’instruction et l’ordonnance de renvoi de ce dossier.
Me Paul Yomba Kourouma, après cet exercice, a indiqué qu’il ne s’agit que d’un travail bâclé, une grande gymnastique judiciaire.
« Ce dossier est incomplet. Il n’est pas en état d’être jugé. Que ce soit de l’instruction elle-même, que de l’ordonnance qui en a découlé, il s’agit d’un travail bâclé. Il y a eu amalgame, une grande gymnastique judiciaire dans le seul but de faire planer l’épée de Damoclès sur Toumba et Dadis. En tout état de cause, le travail a été mal mené. Les témoins n’ont jamais été entendus, il n’y a jamais eu de confrontations. Certains même sont à la phase de la première comparution. C’est un procès de façade. Une procédure qui n’en vaut pas une. Pour le sérieux et le respect de notre justice, cette instruction devrait être reprise à zéro », a laissé entendre l’avocat.
Plus loin dans sa communication, Me Yomba est revenu sur le maintien en détention de leur client, après expiration du délai requis pour la détention sous mandat de dépôt.
« Toumba a été placé sous mandat de dépôt il y a plus de six mois. Or, la loi dit que cinq jours avant l’expiration des six mois, les parties doivent être convoquées et devant le juge, il devrait être décidé si le mandat de dépôt devrait être prolongé ou si la personne détenue devrait être mise en liberté. A force d’isoler Toumba, de se méfier de lui et peut être de l’aider à mourir seul, on a fini par violer la loi et lui ouvrir la porte à une éventuelle mise en liberté. Mais Toumba peut aujourd’hui être considéré comme une personne qui subit une détention arbitraire », a-t-il mentionné.
Le collectif des avocats n’a également pas manqué de s’indigner par rapport à la volonté des juges de trancher cette affaire suivant l’article 198 du statut de Rome, alors que les faits ont été requalifiés de complicité, et que désormais c’est un crime de droit commun et non un crime contre l’humanité.
Ces avocats entendent donc, en début de semaine, introduire un référé pénal devant le tribunal de première instance de Dixinn, pour la mise en libéré d’Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba.
Abdourahmane Diallo