Sur la crise que traverse le système éducatif guinéen depuis le début de ce mois d’octobre, le responsable communication du PEDN, ne fait aucun cadeau aux dirigeants guinéens.
Pour François Bourouno, ceci est un élément qui choque énormément : « Nous sommes complètement abasourdis. On n’a même pas de mots aujourd’hui pour qualifier ce que la Guinée est en train de traverser dans le secteur de l’éducation. Je pense que ça, ça dépasse les limites de ce qui est acceptable. Ça a fait la 3ème année consécutive que l’année scolaire est perturbée par des grèves, donc ça veut dire que nous sommes en train de prendre 10 années consécutives qui ont enregistré des perturbations majeures sur le calendrier scolaire et universitaire. Et l’éducation, c’est le socle du développement et l’émergence de tout pays. Donc, 10 années, ça fait une génération. C’est-à-dire qu’on est en train de causer du tort à toute une génération, on est en train de détruire un capital humain important », a fustigé ce proche de Lansana Kouyaté, dans un entretien réalisé avec un reporter de mosaiqueguinee.com.
La Guinée, ajoute François Bourouno, va subir les conséquences de ce marasme dans un proche avenir : « A supposer que vous avez inscrit votre enfant à l’école lorsqu’Ebola est arrivé dans le pays, aujourd’hui l’enfant doit être autour de la CM2 ou au niveau de la 7ème année. Mais vous allez vous rendre compte que l’enfant va finir le cycle élémentaire sans niveau et s’il n’a pas ces trois niveaux de bases comment vous pouvez compter sur le niveau d’un tel enfant pour une véritable compétence ? C’est impossible », regrette le responsable de communication du PEDN.
« Donc aujourd’hui ce qu’on est en train de subir, poursuit François Bourouno, c’est plus grave que l’esclavage, c’est plus grave qu’une guerre, parce que dans une guerre on tue des gens et on les enterre, mais là, on est en train d’enterrer nos enfants, vivants », a-t-il dégainé.
« Aujourd’hui le gouvernement est en train d’élever des dangers pour le pays. Donc, nous appelons les uns et les autres, notamment le gouvernement de prendre ses responsabilités. Le niveau de crise que nous avons atteint, n’est plus du ressort du syndicat, c’est du ressort exclusif du gouvernement, parce-que gouverner, c’est résoudre des équations difficiles », conclut l’opposant au régime Condé.
Al Hassan DJIGUE