Pour annoncer les couleurs de la journée des Nations Unies, prévue le 24 octobre 2018, le système des Nations unies en Guinée était face à la presse mardi à maison commune des journalistes. Au cours de cette conference, la question de la dégradation de l’environnement en Guinée n’a pas été occultée.
«En Guinée, la population double tous les 25 ans. Donc imaginez dans 25 ans, le double de la population avec la pluviométrie qui réduit et les forêts qui continuent à être détruites. Ça pourrait amener la Guinée à une situation compliquée avec le désert qui avance. C’est une question qui doit être soulevée », prévient Lionel Laurens, Directeur pays du PNUD, devant un parterre de journalistes.
Pour un pays comme la Guinée, poursuit-il, « on pense que d’ici à 2050 la pluviométrie va réduire à peu près d’un tiers. Ça dépend des scénarios d’augmentation de la température. Des fleuves comme le Niger où les affluents du fleuve Sénégal pourraient voir leur débit réduit d’un tiers d’ici à 2050» a-t-il ajouté.
Poursuivant son intervention, le Directeur pays du PNUD explique les causes de cette réalité. « La déforestation aussi en Guinée est assez rapide, les chiffres parlent de 12 pour cent dans les 30 dernières années. Il y a une pression anthropique, on vit de la forêt, on coupe les arbres, on brûle les bois. Il y a aussi le secteur minier qui détruit et la transformation de barrage, on n’y prend pas garde, on ne crée pas des réserves et des bassins, ou replanter les arbres coupés», fait -il remarquer.
Pour sa part, Zorge Alfred Kizerbo, coordonnateur résident des Nations-Unis par intérim, par ailleurs représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a abordé le caractère non contraignant des Etats qui avaient souscrit aux accords de la COP23.
« Je pense que les pays ont adhéré souverainement à la Cop 23, la position des pays fondés sur des éléments régaliens. A ce titre, il n’y a pas de forces contraignantes qui puissent amener un pays à s’aligner avec les conventions. C’est une question de négociations et de dialogues permanents et aussi d’amener les scientifiques qui peuvent conduire à des changements de position» a-t-il préconisé.
Saidou Barry