Au cours d’une conférence de presse, en début de semaine, animée par le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne, il a été question de la crise politique qui perdure dans le pays, mais aussi de l’interdiction des manifestations, décidée par le gouvernement depuis un certain temps.
Dansa Kourouma, a tout d’abord laissé entendre que la conspiration de l’élite politique contre l’électeur, est la raison fondamentale de cette crise.
« Vous avez vu le taux de participation lors des communales, c’est le taux le plus faible dans l’histoire de la Guinée, à l’exception du référendum contesté qu’on a connu. L’électeur estime aujourd’hui, qu’il vote ou qu’il ne vote pas, les résultats des élections sont déjà connus. Parce que c’est un accord politique qui redistribue des sièges des communes entre les partis politiques », a dit le président du CNOSC.
Le Conseil National des Organisations de la Société Civile, préconise donc la refonte et la révision du code électoral, qu’il n’a cessé de dénoncer.
« Nous avons dénoncé les conditions dans lesquelles le code électoral a été révisé. Ce code électoral permet de maintenir le dictat des partis politiques, surtout les deux partis majoritaires. Aujourd’hui, c’est impensable qu’on dicte cette suprématie et qu’on valide ça dans une loi de la République et qu’on continue à dire qu’on peut croire à la paix. C’est non ! », a-t-il indiqué.
Parlant des manifestations, Dansa Kourouma a rappelé quelques dispositions de la loi.
« Le droit de manifester est un droit constitutionnel, mais qui reste encadré par la loi. L’interdiction des manifestations, quand on constate que c’est un abus de pouvoir, il faut poursuivre l’affaire devant les tribunaux. Parce que la loi prévoit les recours en cas d’abus d’autorité ou d’abus de pouvoir. L’interdiction des manifestations sans motif valable, l’autorité a l’obligation d’expliquer les raisons. Si les raisons ne sont pas fondées, la partie qui a été privée de son droit a un boulevard juridique pour aller vers les tribunaux de la place », a-t-il rappelé.
Pour terminer sur ces deux questions, le CNOSC a exhorté la justice à sortir de « son mutisme et de sa complaisance coupable », pour mener des enquêtes, afin de situer les responsabilités des tueries lors des manifestations.
Abdourahmane Diallo