Mamadouba Tawel Camara, maire de la commune urbaine de Boké, a fait parler de lui en signant un pacte avec l’UFDG pour être à la tête de la commune urbaine, contrairement aux prévisions de son parti politique, le RPG Arc-en-ciel. Rencontré par un reporter de Mosaiqueguinee.com, le maire (rebelle) s’est confié à nous.
Extrait :
Le Chef de l’Etat vous aurait invité à Conakry dans le but de vous convaincre à céder votre place au candidat de l’UFR. Est-ce que vous confirmez cette information. Comment d’ailleurs avez-vous trouvé son attitude dans la gestion de cette affaire de maire de Boké ?
Moi je n’apprécie pas l’attitude du Chef de l’Etat qui est un grand frère à moi. Ma position depuis le départ était que je m’engage. Donc ma réaction en me présentant, a montré quelle était ma décision par rapport à ce que j’avais dit au départ. L’attitude du Chef de l’Etat qui m’a convié à Conakry, je ne la commenterai pas. Je me suis battu avec mes fans de Boké, le conseil que nous composons est composé de fils de Boké sans distinction de partis politiques ni d’ethnies… Donc cette élection est une élection de proximité. Dans les conditions normales, le pouvoir n’avait pas à s’immiscer dans ces élections locales.
Vous dites que vous n’approuvez pas cet accord signé entre votre parti et l’UFR, qui prévoyait que le poste de maire revienne à l’UFR. Mais est-ce que vous avez signifié votre désaccord au bureau national avant l’élection où vous vous êtes porté candidat ?
Bien sûr. Je l’ai même signifié à l’honorable Modibo Fofana, membre du comité central du RPG, qui était là. Mais je n’ai jamais été consulté par le BPN (Bureau Politique National). Même après cet accord, l’UFR qui est avec moi ici à Boké, ne m’a jamais consulté. C’est ainsi que Boké s’est réveillé et on est parti aux élections. Tout ce qui a été dit ne retenait pas mon attention parce que j’ai été frustré par cet accord.
Et si le RPG venait à vous sanctionner pour ce que certains appellent rébellion de votre part ?
Ils parlent de trahison… cela n’engage que ceux qui le decident. La décision leur revient. Tout parti est discipliné. Si aujourdhui les gens du RPG disent qu’ils ne veulent plus de Tawel, j’ai été un citoyen de Boké, qui a été sollicité par tous les partis politiques.
En 2012, en entrant en politique, j’ai envoyé mes colas chez la notabilité de Boké en disant orientez-moi, je veux aller en politique. Le conseil des sages les a envoyées au niveau du RPG, chez le vieux Diané. Depuis, j’ai mis mes moyens à la disposition du RPG. Parce qu’il n’y avait plus RPG à Boké. Nous avons les statistiques des votes de Boké depuis des années. Elles tournaient autour de trois mille voix pour le RPG. C’est à notre arrivée avec mon frère Bobo Denken que c’est parti jusqu’à 45 mille voix. Ils n’ont jamais été francs avec moi, ils ont toujours mis des bâtons sous mes roues.
Cela n’engage que le RPG. Je suis avec Alpha Condé, Alpha Condé et le RPG chez moi c’est different. Il est le président de tous les citoyens. Et à Boké, il y a beaucoup de partis politiques, chacun est libre d’adhérer au parti politique de sa convenance.
Il y a eu des pancartes vendredi lors de la réception du Premier ministre, qui contestent votre élection.
Ces pancartes sont en faveur du candidat de l’UFR qui a reconnu ma victoire, qui m’a embrassé dans la salle.
A la place des martyrs, devant la population de Boké, le Premier ministre vous a félicité deux fois. Cela vous a apparement plu. Vous dites que le Chef de l’Etat est votre frère, le RPG votre parti. Est-ce que ce rapprochement avec l’exécutif ne va pas vous empêcher de porter la vraie voix de la population de Boké qui demande eau, électricité, emplois et infrastructures routières ?
Notre mission, c’est comment développer Boké dans l’unité. Boké doit avoir des ressources. Avec ce ressources et une bonne planification par rapport aux choix des populations, nous pouvons changer Boké… Tu peux être en mal avec l’exécutif, c’est lorsque vous faites une mauvaise gestion. Je rassure Boké pour ça, je rassure le gouvernement pour ça, tous les fonds qui viendront pour le développement de Boké, seront gérés à l’avantage des populations de Boké.
A suivre l’intégralité de cette interview en vidéo.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N04)