Dans cette interview qu’il a accordée à la rédaction de mosaiqueguinee.com, le jeudi 06 décembre, Diakité Aboubacar, président du district de Kolia Sanamatö, sous-préfecture de Bintimodia, évoque les problèmes auxquels sont confrontés au quotidien les populations de cette localité de 7 mille âmes. Lisez plutôt !
Mosaiqueguinee.com : Vous êtes le président du district de Kolia Sanamatö, lequel sort un peu de l’ornière, au regard de nouvelles infrastructures réalisées ici à l’aide d’initiatives privées. Quel regard portez-vous sur cette situation ?
Diakité Aboubacar : En dépit des infrastructures réalisées à Kolia Sanamatö, on en a toujours besoin. On manque d’écoles, de forages, de routes. Cela joue beaucoup aujourd’hui sur la population de Kolia sanamatö en particulier. Et en général, toute la sous-préfecture de Bintimödia.
Depuis belle lurette, Kolia Sanamatö dispose d’une seule et unique école primaire. Est-ce que celle-ci absorbe tous les élèves de la localité ?
Non, pas du tout. L’ancienne école dont vous parlez a été construite par la communauté locale. Le gouvernement n’a jamais construit une école à Kolia Sanamatö. Il y a une autre école construite par la communauté. La troisième école, franco-arabe, dont la construction a démarré aux frais de la communauté locale, peine encore à être achevée. Faute de moyens. Jusqu’ à présent, on n’a pas bénéficié de l’aide du gouvernement pour la construction d’écoles. Pourtant la population de kolia atteint 7 mille habitants.
Monsieur Diakité, vous avez parlé de manque de forages. Il va sans dire que les populations manquent d’eau potable. Comment vous faites pour vous faire approvisionner en eau potable ?
Le SNAPE (Service nationale d’approvisionnement en eau potable, Ndlr) avait commencé à réaliser quelques forages. Mais, depuis quelques temps, les travaux sont arrêtés. C’était six forages destinés à quatre secteurs seulement. Mais, même ces dorages peinent à être achevés.
D’après le constat effectué dans certaines localités relevant de votre juridiction, la coupe abusive des bois à a encore de beaux jours devant elle. Quelles dispositions, prenez-vous pour lutter contre ce fléau ?
La coupe abusive des bois, a commencé depuis fort longtemps. Donc, c’est en un mot, les charbonniers qui coupent généralement les bois. Aujourd’hui, la situation est en train de prendre une proportion inquiétante. Dans la mesure où ça contribue au réchauffement climatique. Les dispositions qu’on a ici, c’est toujours avoir recours au gouvernement pour nous aider à faire le reboisement. C’est ce qui peut nous sauver. S’il n’y a pas de reboisement, bientôt, nous irons dans le désert.
L’Eco-garde a été mis en place pour lutter contre ce fléau, est-ce que votre localité est couverte par l’équipe de cette police de l’environnement ? Pour démasquer et traquer à la fois les acteurs de cette déforestation ?
Effectivement, dès fois, il y a des agents (de l’Éco-garde, ndlr), qui viennent ici pour la sensibilisation. Vous savez, avec la pauvreté qui frappe le pays, chacun cherche à vivre. Même si ça des inconvénients, les gens continuent toujours de couper les bois. Pour faire les charbons, les planches dans la menuiserie. Souvent, les gens sont, quand même, avisés. Ils sont avertis que c’est grave. C’est dangereux pour notre vie.
Dans un autre chapitre, nous avons assisté dans la plupart des localités du pays, à des scènes de violences au lendemain des élections locales. Est-ce que Kolia Sanamatö avait été affecté aussi ? Quelle est la nature des rapports sociaux ente les habitants d’ici ?
Merci beaucoup pour cette question. Chez nous ici tout va bien. A la faveur de ces élections, le RPG-arc-en- ciel a signé un accord avec l’UFR. Donc, c’est cet accord électoral qui a été respecté chez nous. Donc, ici, il n’y pas eu de problème. L’accord stipulait que le candidat de l’UFR soit maire et que celui du Rpg-arc-en-ciel soit vice-maire. C’est ce qui a été fait. Donc, le maire de la sous-préfecture de Bintimidia est de l’UFR et le premier vice- maire est du RPG-arc-en-ciel. Donc, ça n’a pas posé de problème. Finalement, il y a l’entente.
Monsieur Diakité, pour boucler cette interview, quel appel avez-vous à lancer au gouvernement et aux populations de Kolia Sanamatö ?
Merci beaucoup. Vous savez chaque individu a son droit et son devoir. Donc, tout citoyen doit s’acquitter tout d’abord de son devoir avant de réclamer son droit. Donc, tout ce que je peux dire aux koliakas et à tous les Guinéens d’ailleurs, c’est d’accepter la compréhension mutuelle entre eux.
Je demande aussi au gouvernement, de penser à notre population, pauvre. Surtout du point vu agricole.
Parce que s’il y a l’autosuffisance alimentaire dans le pays, c’est un début de développement. Parce que le développement commence par là. Pourtant, c’est un domaine que le gouvernement a toujours négligé dans notre pays. J’appelle également le gouvernement à penser à nous, du point de vue infrastructures. Surtout, les routes.
Interview réalisée, à Kolia Sanamatö, par Youssouf Diallo