Comme il est désormais de tradition imposée par le président dans le fonctionnement de son gouvernement, c’était le tour du ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, de faire lui aussi, le lundi dernier, son petit show devant la presse.
Il s’agissait pour Moustapha Mamy Diaby, comme l’ont fait certains de ses collègues ministres qui ont déjà traversé cette étape indispensable tant bien que mal, de traduire dans sa communication, la réalité de sa gestion à la tête de son département.
En d’autres termes, de dire ce qui est fait dont l’impact existe sur la vie des guinéens dans ce domaine précis.
Pour Mamy, l’exercice, a été très plutôt laborieux malgré tout le décor idyllique, tout l’apparat visuel qui a caractérisé son speech, avec l’utilisation de manuels de communication modernes dans le but d’ingrugiter à l’opinion ce que celle-là dénonce au quotidien.
Parlant de la connexion, le ministre s’est réjouit du taux de couverture internet et du réseau qu’il dit être respectivement de 30% et 73%.
Pour la couverture nationale en réseaux de téléphonie, il convient que cela devait être à ce jour à un taux réel très élevé, si les relations entre les opérateurs de téléphonie et la tutelle, n’étaient apparemment pas complaisantes, car les cahiers de charges signés par ces opérateurs, les y obligeaient.
D’ailleurs, le chiffre est sérieusement discutable aux dires des spécialistes qui estiment qu’il aurait été rapporté par rapport à la population et non à la superficie.
Par rapport à l’Internet, il important tout d’abord de rappeler, contrairement aux chiffres communiqués, que le taux de pénétration de l’Internet en Guinée est de 14%, l’un des plus bas de la sous-region, faut-il aussi le préciser.
Il est de 31% au Cap-vert, Ghana 30%, Mali 18%, Togo 17%, Burkina 17%, Sénégal 22%, Sierra-Leone 21%, Côte-d’Ivoire 23%.
A l’intention de ceux qui ont entendu autres choses, la Guinée ne figure pas non plus dans le top des pays avec une forte croissance de taux de pénétration par an (Mali 460%, Bénin 204%, Siera Léone 144%, Nairobi 113% , Niger 102%, Mozambique 101%, Tchad 90%, Burkina Fasso 72%).
Pis, la connexion en Guinée est la plus lente de la sous-region malgré les efforts annoncés par le patron de ce département de tutelle, c’est du moins ce qu’on peut lire dans un rapport publié courant 2018.
Cette mauvaise réputation du pays pour sa connexion, est pourtant peinte tout en rose par le ministre Mamy, qui cherche ainsi à justifier son maintien à son poste, sans y remédier.
Concernant la nouvelle société nationale de téléphonie mobile (Guinée télécoms), défunte Sotelgui, c’est toujours l’expectative. Difficile d’y croire, marmonne-t-on au département.
Les deux (Ministre Mamy et Oumar Saïd Coulibaly), ne s’adresseraient même plus la parole.
On évoque les relations de mauvaise collaboration entre le ministre et le directeur de cette société. Dans le même milieu, des responsables, pointent et s’offusquent de la mauvaise collaboration avec le ministre Diaby.
Le passage de Moustapha Mamy, laisse forcément un goût d’inachevé dans l’opinion qui dénonce le grand contraste entre une communication de circonstance qui polie la réalité d’une gestion pas du tout satisfaisante, et l’insatisfaction à grande échelle des usagers des télécoms en Guinée.
Dommage !
Mohamed