A Banankoro, le lit du fleuve Baoulen, un affluent du fleuve Milo, est de nos jours, sérieusement menacé.
Les citoyens de cette sous-préfecture, qui exploitent la dune de sable massée aux bordures de l’affluent, à la recherche de diamant, lavent le sable et le déversent progressivement dans ce fleuve qui risque d’être bouché par endroit, si rien n’est fait pour arrêter cette activité.
Lors d’une mission d’observation sur le terrain, le 30 janvier dernier, une équipe d’acteurs de la société civile notamment, du bureau Guinée de la jeunesse CEDEAO et du CJCR, a tiré la sonnette d’alarme, afin de sauver cette branche du fleuve Milo, qui alimente le barrage de Kogbedou.
« Si nous continuons avec l’allure là, je pense que même la génération présente ne va plus bénéficier de cette rivière après deux ans. Et, c’est ce qui est très grave. A vue d’œil, nous allons tous parler de l’ensablement. Ce qui est plus important dans ce cas, c’est que c’est l’habitat naturel de certaines espèces halieutiques qui vont complètement disparaître. Si toute cette montagne de sable doit être déversée dans ce fleuve, la conséquence est vraiment immédiate. C’est le bon moment d’interpeller l’Etat », a indiqué Condé Ibrahima Kalil, de la société civile et qui se présente comme expert en audit environnemental.
Pour le président pays du bureau de le jeunesse CEDEAO-Guinée, Dorah Aboubacar Koïta, par ailleurs chef de mission, les responsabilités doivent être situées.
« L’ensablement est réel. Les responsabilités doivent être situées. Il y a des services spécialisés de l’Etat, nous allons les interpeller pour qu’ils se réveillent et ensemble qu’on essaie de voir qu’est-ce qui est à faire », a-t-il lancé.
Cette montagne de sable qui se trouve désormais dans le périmètre octroyé à Guiter Minning, selon son permis d’exploitation, y a été stockée par la société Aeredor qui exploitait ce site, il y a des années.
Mamadou Sagnane