A l’occasion d’une immersion que notre rédaction a effectuée vendredi 29 mars 2019 au grand débarcadère de Koukoudé, un district relevant de la sous-préfecture de Douprou, préfecture de Boffa, plusieurs jeunes pêcheurs et débrouillards se sont confiés à notre micro par rapport à leur quotidien.
Sékou Camara est un pêcheur. Nous l’avons trouvé adossé à un mur après une journée de dur labeur.
Selon lui, les difficultés qu’ils rencontrent en général, sont : le problème de filets, le manque de machines et surtout le manque criard de gilets de sauvetages.
Les gilets récemment offerts par le Chef de l’Etat, Koukoudé n’en a qu’entendu parler. D’après lui, ils n’ont rien reçu.
« Chaque année, c’est des promesses qu’on n’entend, mais on ne voit rien », a-t-il fustigé.
Quelques minutes plus tard, c’est une barque qui accoste. Plusieurs jeunes accourent à sa direction.
Parmi eux, un diplômé sans emploi. Il fait partie du groupe de jeunes qu’on appelle ici les « Wappers ».
« Je suis diplômé de l’école supérieure du tourisme et de l’hôtellerie de Guinée située à Kipé. Notre activité ici, c’est de faire remonter les poissons pêchés en haute mer vers le tapis. C’est par groupe qu’on travaille. Et les femmes pour lesquelles nous remontons les poissons, nous paient à cinq (5) poissons par bol ou bien à 5.000 GNF, son équivalent », a fait savoir le diplômé qui a souhaité garder l’anonymat.
A les observer, chaque fois qu’ils déversent les poissons sur le tapis, ils prennent chacun un morceau qu’ils mettent dans leur chemise, ingénieusement cousue à cet effet.
Pourquoi cela ? « Ça, c’est la règle », a-t-il répondu.
Selon lui, ils peuvent gagner jusqu’à 200.000 GNF par jour. Mais parfois aussi, le gain varie en fonction de l’état de la mer.
Quelles sont alors les difficultés majeures que vous rencontrez ?
« Les difficultés que nous rencontrons ici, est que quand une pirogue tombe en panne sur la mer, c’est nous qui la remontons. Et cela est une exigence. Si on refuse, ils peuvent aller jusqu’à confisquer nos bols », a-t-il fait savoir.
Quant à Djouma Oury Diallo, âgé de 15 ans qui dit avoir fait la 6ème année l’année dernière, il est du groupe des « Catala », c’est-à-dire, ceux-là qui transportent les poissons pour les fumeuses, du débarcadère au lieu de fumage.
« Je peux gagner de 20 à 40.000 GNF par jour en fonction du travail », a dit ce gamin.
Mais, il exprime une préoccupation : « J’ai envie de reprendre l’école. Je suis là il y a seulement deux mois. Je cherche à trouver un peu d’argent pour reprendre mes études », s’est-il confié.
Au débarcadère de Koukoudé, en dehors des guinéens, des léonais pullulent le coin en cette saison sèche.
Mamadou Sagnane depuis Boffa