En ce mois de mars particulièrement caniculaire, la nouvelle autorité communale de Siguiri, se dit « désolée » de constater des pratiques préjudiciables à l’environnement.
Lors d’un entretien exclusif, ce jeudi, 21 mars, avec mosaiqueguinee.com, l’ancien président de délégation spéciale, reconduit comme maire de la commune urbaine de Siguiri, Koumba Sékou Magassouba, a énuméré les défis majeurs qui attendent son équipe, qui sont entre autres, l’insalubrité, l’insuffisance de services sanitaires et éducatifs, la dégradation de l’environnement et la mobilisation des recettes en vue de relever ces défis.
Sur les causes de la dégradation l’environnement, phénomène très répandu en Guinée, mais plus particulièrement dans la zone de Siguiri, notre interlocuteur n’est pas passé par le dos de la cuillère.
Koumba Sékou Magassouba accuse : « A propos de la dégradation de l’environnement, je suis désolé. Moi, je l’attribue au mauvais fonctionnement de l’administration publique guinéenne. Les services des eaux et forets et ceux de l’environnement sont là. Ce sont eux qui ont leurs agents sur le terrain, qui doivent veiller sur la protection des cours d’eau, des forets, des galeries qui se trouvaient ici. Mais, au vu et au su de ces agents, les citoyens se permettent d’aller couper sauvagement les arbres et eux-mêmes (agents sur le terrain, ndlr), ils, cautionnent. Quand ils prennent ces citoyens, au lieu de leur infliger des sanctions afin de ne plus reprendre ce travail, ils cautionnent avec eux. S’ils faisaient réellement leur travail, est-ce que l’environnement serait dégradé », s’est-il interrogé.
Aujourd’hui, malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires, dans le cadre de la protection des écosystèmes, les signes précurseurs des calamités naturelles sont toujours visibles.
Pourtant, il ya quelques décennies, la réalité était toute autre, se souvient Koumba Sékou Magassouba.
« Entre 1961 et 1962, je faisais la 5ème année de l’école primaire. A ce temps-là, quand tu longeais le fleuve Niger, les rives étaient impénétrables, tellement qu’elles étaient touffues d’arbres et d’arbustes. Il y avait la chaleur mais pas si élevée comme aujourd’hui », a-t-il affirmé.
Face à cette triste réalité, parmi tant d’autres à Siguiri, la nouvelle équipe communale promet de se mettre à la tache pour inverser la tendance. Pour y parvenir, il faut sensibiliser la population en vue de parvenir à un changement de comportement, soutient le maire de la commune urbaine.
De Siguiri, Mamadi CISSE, correspondant régional de Mosaiqueguinees.com