Au quartier ‘’Fédéla’’, à trois kilomètres du centre-ville de Siguiri, il existe de petits bassins, en ciment, contenant près de deux mille poissons de diverses variétés, essentiellement des poissons pêchés aux larges des cours d’eau de la place.
Pourtant, en hivernage passé, il y avait le double de ces chiffres.
En ce mois de mars où il fait excessivement chaud, la quasi-totalité de ces petits étangs sont asséchés par manque d’eau. D’où le désenchantement de Mata Yakouba Diakité alias ‘’paracétamol’’, propriétaire des lieux et l’un des précurseurs de la pisciculture à Siguiri.
« En saison des pluies, j’ai accès à l’eau pour approvisionner tous ces bassins, mais en cette saison sèche, je suis obligé d’acheter des bidons d’eau ou alors, de revendre les poissons immatures. Cela, est un handicap sérieux pour moi et c’est avec beaucoup de peine que j’aborde ce sujet avec vous », déplore-t-il reconnaissant, tout de même avoir réussi à transmettre son savoir-faire à de nouveaux adeptes de cette profession, peut connue du monde paysan de Siguiri.
C’est le cas de Yakouba Kéita alias ‘’Manden Mansa’’, homme d’affaire qui a, lui aussi, fait de grands bassins au bord d’un marigot tari, au quartier Siguiri-coura 1.
Les poissons alimentés en eau de forage, de viande de moutons mélangée à de la farine de maïs, se reproduiraient à un rythme plus ou moins bon, témoigne ‘’Manden Mansa’’ qui, malgré tout, avoue être plus dépensier que bénéficiaire.
Aujourd’hui, il existe une union de pisciculteur,s composée de onze groupements disséminés dans la ville de Siguiri et environs, mais tous sont presque confrontés au manque d’eau, de nourriture et de renforcement des capacités des membres sur la pisciculture.
Quoi qu’il en soit, L’union ‘’Yèdè Dèmèn’’ de Siguiri affirme vouloir faciliter l’accès aux produits halieutiques afin de mettre un terme aux récurrents conflits intra et inter-communautaires liés aux marres, dans la préfecture de Siguiri.
« Quand on élève les poissons, c’est facile de s’en servir au moment voulu. Ensuite, ça permet de mettre fin aux fusillades dans nos villages, à cause des marres. Si une communauté découvre cette technique, elle pourra renoncer facilement à d’éventuels conflits », a estimé Mata Yakouba Diakité ‘’Paracétamol’’ qui est, par ailleurs, l’inventeur de l’écriture ‘’Miriden’’ et premier conducteur de taxi-moto dans la ville de Siguiri.
Mamadi CISSE, correspondant régional, Mosaiqueguinee.com