La fête internationale du travail, c’est après-demain 1er mai.
A cette occasion, les responsables de l’Union Générale des Travailleurs de Guinée (UGTG), envisageaient de célébrer cette fête, dans le centre-ville de Boké.
Mais dans un courrier adressé aux centrales évoluant dans la zone, le préfet de Boké Aboubacar M’Bopp Camara, a interdit toute organisation de cette fête dans la commune urbaine de Boké, pour dit-il des raisons de sécurité.
Il leur a demandé en outre, de l’organiser dans les différentes unités de leur ressort.
Mais cette décision, le secrétaire général de l’UGTG y voit tout simplement une volonté du préfet de barrer la route à son syndicat.
« Nous sortons de deux jours de manifestations, où le préfet a pris tous les moyens qui étaient à sa disposition pour sécuriser ceux qui étaient venus passer un message concernant la révision de la Constitution. On sait que ce jour-là, la sécurité a été menacée, parce que les gendarmes qui sont venus ont tiré à balles réelles. Il s’agit là d’une fête internationale de travail, et il dit non, que c’est la sécurité. On ne sait pas ce qu’une fête internationale pourra venir faire comme troubles dans la commune urbaine de Boké. Nous sommes dépassés et on ne se laissera pas faire. Il avait dit avant, qu’il ne laissera pas l’UGTG célébrer. Parce que parallèlement à nous, il a envoyé la CNTG à Kamsar. Or, il y a plus de tensions là-bas qu’à Boké ville ! Si on veut empêcher une fête, parce qu’il y a l’insécurité dans la région, on aurait pu dire à la CNTG aussi, de s’abstenir cette fois-ci. Il nous demande nous de l’UGTG, d’aller dans les unités, donc dans les mines, pour célébrer la fête du travail. Si on mobilise les travailleurs devant les unités, ça ne sera pas bien vu. Nous voulons les regrouper en un seul lieu et passer le message de la fête. Mais, c’est l’UGTG qui fait peur et le message qu’elle passe, ne plaît pas à l’autorité. Et on est en train de tout faire pour nous barrer la route », a dénoncé Aboubacar Sidiki Mara au micro de mosaiqueguinee.com.
Il faut rappeler que ce syndicaliste avait été cueilli l’année dernière à Boké, jeté en prison à Conakry, avant d’être et condamné à Conakry.
Si la première autorité de Boké, préfecture érigée en « zone économique spéciale » ne revient pas sur sa décision, le leader de l’UGTG menace alors de lui déposer sans concession, un préavis de grève.
« Nous allons l’interpeller. S’il veut faire l’entrave, nous allons lui déposer un préavis de grève. Nous n’avons pas dit qu’on veut sortir pour marcher ou pour insulter. Nous avons dit qu’à l’instar des autres syndicats du monde, nous voulons ce jour-là, rendre hommage à des personnes qui se sont battues pour le mouvement syndical… Nous sommes aujourd’hui la structure la plus représentative dans la région. Je ne changerai pas d’un iota. Ce que j’étais hier, je le serai toujours. Je suis respectueux de la loi, et je veux que les représentants de l’Etat qui sont en face de moi, acceptent de respecter la loi. S’il ne veut pas revenir sur sa décision, nous lui déposeront un préavis de grève qui commencera à courir dès le dépôt de la lettre », a menacé le Aboubacar Sidiki Mara.
Depuis un an maintenant, l’UGTG a visiblement renversé la tendance sur le terrain à Boké au détriment de la CNTG.
Mamadou Sagnane