Au terme d’une observation citoyenne réalisée auprès des victimes des récents déguerpissements à Kaporo-rails et Kipé 2, deux structures de la société civile guinéenne, en l’occurrence le CNOCSG (conseil national des organisations de la société), et le CROSC-Conakry (conseil régional des organisations de la société civile de Conakry), sont arrivées à deux conclusions phares, pour le moins, cinglantes et symptomatiques de la brutalité et de l’impréparation de l’action de l’Etat.
« Aucun plan social ou mécanisme de protection socioéconomique, n’a été mis en place en amont par l’État en faveur des occupants des lieux et aussi, et aucune preuve qui prouve que les déguerpis de Kaporo-rails en 1988 ont été dédommagés », s’est offusqué d’entrée Abdoul Sacko, président du CROSC-Conakry.
Après leurs investigations, ces acteurs de la société, ont fait des recommandations dont entre autres la mise en place d’un plan social d’urgence pour le respect de la dignité humaine en entendant un traitement au cas par cas des dossiers, la mise en place d’une commission mixte composée du collectif des déguerpis de la société civile, l’arrêt immédiat de toute opération de déguerpissement avant le traitement de l’ensemble des cas de domaines dits réservés, et une relecture des textes de lois en la matière.
Ainsi, ces acteurs de la société civile ont remis au ministre de l’Unité Nationale et de la citoyenneté, ce jeudi, 11 avril, ces recommandations contenues dans un mémorandum en vue de revoir la situation des victimes.
Le ministre Mamadou Taran Diallo, a dit avoir pris acte de ce mémorandum et promis de le porter auprès du gouvernement.
C’était en présence du collectif des déguerpis de Kaporo-rails et Kipé 2 et des organisations de défense des droits humains.
En attendant, le ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté, a encouragé les victimes qui détiennent des papiers, de porter plainte, indiquant que le ministre de la justice se tiendrait à leur disposition à cet effet.
Aissata Barry