En Guinée, les débats fusent à flot sur l’éventualité d’une nouvelle constitution susceptible d’offrir un troisième mandat au Président Alpha Condé en 2020.
Le RPG Arc-En-Ciel, principal parti de la mouvance présidentielle, au pouvoir depuis 2010, est en première de ce combat.
Mambi Camara, le coordinateur régional par intérim du parti présidentiel en Haute-Guinée, estime que son parti doit pouvoir marcher avec ou sans l’ère Alpha Condé.
« Nous voulons rester longtemps en activité. C’est pourquoi, nous avons entamé cette restructuration pour la pérennisation de notre parti. Le RPG ne se limite pas à Alpha Condé. Nous, nous cherchons au-delà d’Alpha Condé pour que le RPG survive à son leader. En Afrique du Sud, Nelson Mandela a créé l’ANC, aujourd’hui, Mandela n’est plus là, mais l’ANC existe. Nous voulons que le RPG, à l’image de l’ANC, reste en Guinée », dit-il.
Mais comment parler de l’après Alpha Condé pendant que votre parti prône la continuité de son régime ?
« Vous savez moi, j’ai vécu une bonne partie du premier régime. J’ai vécu tout le régime militaire avec Lansana Conté jusqu’à la transition Dadis-Sékouba konaté. Avec l’avènement du Pr Alpha Condé en 2010, nous avons vu que la Guinée a pris un élan extraordinaire et cela grâce au Pr Alpha Condé. Quand on a un homme comme Alpha Condé, on aimerait qu’il continue parce que nous voulons le développement de notre pays », soutient Mambi Camara.
Dans plusieurs villes du pays, les pour et contre d’une éventuelle nouvelle constitution, se font entendre et s’affrontent même par endroits.
Pour certains observateurs, ces nouvelles lois, une fois adoptées, ouvriraient la voie à une présidence à vie pour Alpha Condé.
Mais d’après Mambi Camara, l’actuelle constitution appelée loi fondamentale en vigueur est révolue.
« La loi fondamentale n’est pas une constitution puisqu’elle n’a été votée par le peuple de Guinée. Elle a été créée par les constitutionnalistes pour permettre au pays d’aller aux élections présidentielles de 2010. Ça a été un consensus pour atteindre un but. Ce but atteint, Cette loi fondamentale était devenue caduque. Il est impératif qu’on mette en place une nouvelle constitution qui réponde aux normes internationales et aux critères de la vie dans notre pays », a-t-il tranché.
Fin avril dernier, dans la ville de Kankan, des heurts entre opposants à la nouvelle constitution et militants du RPG ont fait plusieurs blessés, des interpellés et des dégâts matériels chez les opposants qui ont porté plainte près d’un tribunal de la place.
De Kankan, Mamadi CISSE, correspondant régional