C’est après des discussions très houleuses, parfois empreintes d’empoignades verbales caustiques entre acteurs du football malien, qu’une issue heureuse a été trouvée à une crise profonde qui avait empoisonné la pratique même du football au Mali depuis 2015.
C’était le samedi dernier dans la salle de conférence du stade du 26 mars de Bamako.
Il n’y a désormais aucun doute que la menace d’une disqualification à la CAN 2019, agitée par la FIFA contre ce pays et qui a sérieusement troublé la sérénité de l’équipe nationale pendant sa phase de préparation, est aussi levée
Le peuple malien en général et les supporters des Aigles en particulier, qui redoutaient cette disqualification, à cause de la profondeur de la crise et du désaccord entre les acteurs sur les principaux points à l’ordre du jour de la fameuse et éprouvante journée de discussions, sont aussi rassurés de vivre leur passion, dans une poignée de jours non plus sans leur équipe nationale.
Les parrains se découvrent, ceux-là auxquels sont attribués ce dénouement heureux et inattendu ou qui voudraient être désormais du bon côté de l’histoire.
Il reste pourtant bien entendu évident, qu’il a fallu cette mission de dernière chance mandatée par la FIFA, après l’échec de plusieurs autres et aussi après l’échec des autorités en charge des sports de ce pays qui, il faut le rappeler, ont plusieurs fois tenté, en vain , de ramener les acteurs à de meilleurs sentiments, il a bien fallu cette mission, pour qu’il y ait ce consensus qui a permis l’adoption de cette nouvelle charte de fonctionnement du football malien.
La mission s’avérait impossible, mais le choix des hommes de l’équipe de superviseurs de la FIFA, a eu raison de cette perplexité.
Le Guinéen Antonio Souaré, sur les pas d’un autre guinéen, l’ancien président de la république le camarade Ahmed Sékou Touré, qui, c’est bien de le rappeler, dans les années 60, a réussi une mission de réconciliation de ce genre, qui a mis fin à un vieux conflit d’alors, qui avait fait des victimes au Mali et au Burkinabé d’aujourd’hui.
Sa passion pour le football, son engagement sans limite pour promouvoir ce football et sa riche expérience dans la gestion des crises similaires dont celle que son pays a vécue, il y a juste quelques années, le tout imbibé dans une attitude de grande humilité qui forge sa personnalité et son charisme, ont permis à Antonio et son compagnon pour cette mission difficile, Jacques Anouma, avec toute la pédagogie et la diplomatie qui sied, de redonner un souffle nouveau au football malien.
L’histoire qui est têtue, malgré les caricatures faites à dessein pour la déformer, retiendra tout de même, qu’Antonio Souaré était là quand les acteurs du football malien, ont accepté de dépasser leurs egos et leurs intérêts, pour ensemble fumer le calumet de la paix et de la réconciliation.
Mohamed