Dans une interview accordée à africaguinee.com datée du 19 juin 2019, Albert Bourgi s’agace de la mise en lumière de sa contribution et de son soutien au projet catastrophique et mortifère de modification constitutionnelle en Guinée. Il tente de se dédouaner mais s’y prend tellement mal qu’il complique ce qui pouvait être simple, pour ne pas dire banal.
Tant tôt accusateur, tant tôt donneur de leçons, Albert Bourgi s’emmêle visiblement les pinceaux. Loin de la sérénité digne d’un magistrat de la carrure à laquelle il prétend, dans sa divagation, il mélange tout : « Je trouve que l’opposition, Cellou se discrédite en agissant de cette manière. On est opposant, on s’oppose, il y a d’autres modes de fonctionnement de la démocratie » Assimilant mal une ligne de défense désormais intenable et connue de tous les observateurs sérieux de la vie politique guinéenne de ces dix dernières années.
Une insinuation dont l’objectif est de biaiser un combat national
Dans cette entreprise, il ne dit pas que la liste transmise à la Cour pénale internationale est une initiative du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), une création spontanée, hétérogène et républicaine composée par l’ensemble des acteurs sociopolitiques de la Guinée et de sa diaspora. Le FNDC regorge en son sein d’ONG’s et associations issues de la société civile, de centrales syndicales, d’acteurs du secteur privé, d’artistes, de comédiens, de partis politiques de l’opposition parmi lesquels d’anciens alliés et soutiens d’Alpha Condé.
Trois forces majeures sont notables au sein du FNDC. D’abord, la prédominance d’une jeunesse audacieuse et consciente de la grandeur des défis démocratiques et rompue à l’usage des réseaux sociaux, donne une multidimensionnalité au combat. Ensuite, c’est la célérité avec laquelle les forces du FNDC s’implantent à travers toutes les préfectures de la Guinée et à l’international. Ce qui témoigne de la grande adhésion des guinéens de tous bords à ce groupe et au noble combat qu’il mène. En fin et surtout, la détermination du FNDC ne souffre d’aucune ambiguïté. La transmission à la CPI de la liste des promoteurs et défenseurs de la violation de la constitution en est l’un des exemples les plus illustratifs.
Réduire ce Front républicain à Cellou Dalein Diallo est une manœuvre dilatoire qui, comme par le passé et avec l’entregent des conseillers occultes d’Alpha Condé, vise à donner l’impression que la contestation populaire et légitime du peuple de Guinée contre la violation des principes démocratiques fondamentaux serait une révolte ethnico-politique. Cellou Dalein Diallo et son parti, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), qu’Alpha Condé a tenté de peindre en organisation ethnique à coups de missives médiatiques et par ses réseaux mafieux, ne laisseront pas de nouveau l’avenir de la Guinée compromis par des ambitions égoïstes et dénudées d’intérêt pour les Guinéens dans leur majorité.
De même que l’ensemble des partis de l’opposition, l’UFDG assume totalement son appartenance au FNDC et y jouera pleinement sa partition ainsi qu’au sein de tous les mouvements citoyens ou politiques qui s’affirmeront dans la lutte contre le tripatouillage constitutionnel engagé en Guinée. Il n’y a aucune raison à en rougir ou à baisser la tête; bien au contraire. C’est au camp d’en face d’avoir cette attitude si tel devait être le cas.
Ridicule suggestion que celle de s’opposer autrement.
Demander à Cellou Dalein Diallo et à l’opposition de s’opposer autrement au motif qu’il y’a d’autres modes de fonctionnement de la démocratie relève du ridicule. D’autant plus que ce conseil émane d’un soutien à une gouvernance autoritaire, d’une personne comme lui qui connaît parfaitement bien la vigueur de la répression et des agissements antidémocratiques et anticonstitutionnels dont fait montre ce pouvoir.
Si non, il est impossible d’ignorer que depuis 2011, l’UFDG que dirige Cellou Dalein Diallo a usé de tous les moyens légaux et démocratiques face à ce régime autoritaire et répressif. Albert Bourgi souhaiterait-il que l’opposition agisse comme l’opposant Alpha Condé se questionnait sur la nature de la lutte (armée) contre Lansana Conté ?
Cela peut s’entendre dans la mesure où les revendications légales pour l’instauration d’un Etat de droit ont coûté la vie à plus d’une centaine de guinéens, tous à la fleur de l’âge et causé des handicaps irréversibles à des centaines d’autres plongeant ainsi des familles entières dans la désolation.
Les journalistes, les organisations syndicales et de la société civile ne sont pas épargnés par la barbarie. Le régime meurtrier d’Alpha Condé que soutient Albert Bourgi tue des enfants dont le seul tort est, privés d’écoles à cause de la grève de leurs enseignants mal payés, d’avoir exigé la réouverture des classes. Ce même régime qui se graisse sur les maigres revenus des guinéens massacre des activistes et associations de défense des consommateurs lorsque ceux-ci osent demander une baisse du prix du carburant pour s’aligner au cours mondial, ou se plaignent des coupures intempestives de l’électricité, ou encore manifestent pour le respect de la constitution.
Des exemples où des Guinéens subissant l’injustice et l’arbitraire, vont jusqu’à se faire tuer pour avoir tout simplement pensé autrement qu’un régime fantoche, il y’en a à foison. Les rapports de Human Right Watch, de Reporters sans frontières, Amnesty International et de tant autres organisations humanitaires et de droits de l’homme ne contrediront pas ces affirmations.
Albert Bourgi s’en est-il une fois ému, ne serait-ce que par compassion humaine pour le peuple de Guinée ? A-t-il pour autant pris ses distances avec son ami dictateur, Alpha Condé ? Alors, non ! Merci pour ses conseils.
Cette lutte ne desserrera pas ! Elle ne faiblira point ! Par contre, elle se renforcera avec l’éveil des consciences qui va crescendo ! L’UFDG se battra auprès des guinéens jusqu’à l’avènement d’un régime démocratique capable de prendre sérieusement en compte les ambitions de libertés et de développement de notre pays.
Une convergence des luttes qui effraie le pouvoir en place
Une convergence des aspirations et des luttes des guinéens effraie tous les stratèges de ce pouvoir qui savent tous que l’UFDG est la meilleure riposte à leur politique politicienne. Après avoir englouti des millions de dollars dans des campagnes de diffamations contre Cellou Dalein Diallo, dans l’unique objectif de le peindre en leader d’une communauté et créer un faussé national, la manœuvre d’Albert Bourgi est naturellement compréhensible même si elle est de nouveau vouée à l’échec. Sa tentative de substituer à la lutte du FNDC et de la majorité des guinéens, une entreprise ethnique voire communautaire contre la personne du président de l’UFDG est une vieille recette qui ne passe plus.
La réalité qu’il feint d’ignorer aujourd’hui est toute autre. Les victoires de l’UFDG dans des zones historiquement étiquetées Alpha Condé lors des dernières élections locales prouvent à suffisance que les guinéens savent que Cellou Dalein Diallo est l’homme qu’ils leur faut pour diriger la Guinée.
Ces victoires auraient été encore plus éclatantes n’eût été l’implication d’une administration publique inféodée au régime et une fraude inouïe. La Mission d’observation électorale de l’Union européenne dresse un bilan extrêmement catastrophique des élections en Guinée depuis 2013.
Il y a des signes qui ne trompent guère. Le réalisme et la maturité des guinéens, toutes communautés confondues, ne cèdent et ne céderont plus à ces discours divisionnistes et mensongers. Cellou Dalein Diallo est un leader national dont les partisans dépassent largement son cercle de naissance. Ayant consacré toute sa vie aux guinéens, il a aujourd’hui le soutien de son peuple, transcendant tous les clivages et stéréotypes que de vils conseillers d’Alpha Condé tentent vainement de lui coller.
Cependant, par respect pour le travail remarquable du FNDC et pour éviter de donner l’impression de s’attribuer les succès de ce noble combat national, Cellou Dalein Diallo et l’UFDG ne peuvent se permettre d’emprunter cette voie voulue par Albert Bourgi et tous les conseillers d’Alpha Condé. Ils ne le feront pas, pas parce qu’ils ne seraient pas fiers d’en endosser la paternité, mais simplement parce qu’il n’y aurait pas d’honnêteté dans une telle démarche. Malheureusement le pouvoir et ses affidés ignorent tout du sens de l’honnêteté et de l’intégrité, des mots qui signifient beaucoup pour Cellou Dalein Diallo.
Albert Bourgi sait très bien que si les guinéens refusent une quelconque forme d’élection ou de référendum avec Alpha Condé, c’est en premier lieu parce qu’ils savent qu’il s’est doté d’une machine électorale basée sur la fraude à grande échelle qui fait automatiquement de lui vainqueur. Les élections sous Alpha Condé sont des mascarades dont les données incohérentes sont imposées comme résultats. A l’image de toutes les élections qu’il a organisées, un référendum serait entaché d’irrégularités comme la Guinée n’avait jamais connues.
Alpha Condé souffre sérieusement de manque de légitimité vis-à-vis de son peuple et devient de plus en plus un produit difficile à vendre. A tel point que les soutiens et amis d’alors commencent à le lâcher. Une règle à laquelle Albert Bourgi ne fait pas exception.
La crainte est aujourd’hui lisible chez plusieurs soutiens d’une modification ou d’un changement de constitution en vue d’octroyer à Alpha Condé un troisième mandat. Car la transmission des listes à la CPI ne laisse guère indifférents ces individus. Qu’ils œuvrent à visage découverts ou dans l’ombre, ils seront tous démasqués. Et la tentative de coup d’Etat constitutionnel, même si elle a toute les chances d’échouer, leur sera directement imputable.
LA CELLULE DE COMMUNICATION DE L’UNION DES FORCES DEMOCRATIQUES DE GUNEE (UFDG).