Plusieurs blessés, des arrestations et une ville sous tension. Ce sont là les germes d’une crise sans précédent qui se dessine en Guinée. La Guinée d’Alpha Condé, opposant historique aujourd’hui président qui ne gère que des crises. Les crises, voilà l’une des marques de son système.
Depuis son élection en 2010, les Guinéens croyaient avoir tourné les sombres pages des crises à répétition avec leur cortège de morts. C’était mal connaitre le nouveau maitre du navire. Pour avoir les députés, il a fallu plusieurs dizaines de morts.
Nos élus locaux aussi ne sont pas venus dans la tranquillité. Que dire du coup KO ? Tout ça pouvait être évité. Mais le Mandela de la Guinée, notre Mandela à nous, puisqu’on s’en est trouvé un, est largement différent de Madiba.
Les crises cycliques, les morts sans compter les blessés, voici ce que nous proposent les acteurs du système autour des questions qui n’en valent pas la peine. A l’image du projet de nouvelle constitution qui fait jaser et compromet encore la quiétude sociale.
La nouvelle constitution, comme si l’actuelle empêche aux Guinéens de respirer ou de bien dormir nourrit les débats et aiguise les tensions. Les promoteurs de cette idée envahissent les médias d’État, les rues pour tympaniser les gens.
Au même moment, les opposants sont interdits de la lucarne nationale, chassés dans les rues, arrêtés et écroué en prison. C’est ça la démocratie sous le magistère de notre Mandela.
Est-il besoin de rappeler au passage, que l’autre Mandela, je parler Nelson, a quitté le pouvoir sans bruit. Alors que le peuple avait encore besoin de lui. Revenons à notre Mandela avec cette petite question : pourquoi ce silence assourdissant ? Faut-il combien de temps dans ce débat qui n’en n’est pas un? En tout cas, il est temps de parler. Mieux vaut d’agir maintenant que de gérer les crises après. Le général Conté est allé vite pour adopter son projet. Avant de gérer des crises jusqu’à sa mort. Une raison de plus pour l’actuel patron qui semble être pris en otage par des clans qui ibère l’économie et mettent le pays en retard à leur profit. Les Guinéens ne sont pas bêtes. Ils ont compris et vous regardent. Les dignitaires d’aujourd’hui ne seront pas forcément demain. C’est vrai que certains parviennent à s’aquoquiner aux différents régimes. Mais ils ne le seront pas indéfiniment. Libérez les Guinéens. Parce qu’on a l’impression que le temps s’est arrêté en Guinée. Nouvelle constitution par ci, nouvelle constitution par là. On a besoin d’avancer. Il n’y pas que ça à faire. La peur et l’incertitude planent. Alanmanè ou Amoulanfé?
Monsieur le Président vous êtes suffisamment informé pour prendre la décision. Aidez-nous à passer à autres choses. La Guinée doit continuer à exister. Mais pas dans le désordre et la psychose.
Ibrahim Kalil DIALLO
Journaliste
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