Au Sénégal, c’est un pan de l’histoire politique qui disparaît avec le décès d’Ousmane Tanor Dieng, en France, où il était soigné. À 72 ans, il dirigeait toujours le Parti socialiste sénégalais, et portait depuis le début des années 2000 l’héritage des présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf.
Trois photos s’affichent sur le siège du Parti socialiste à Dakar. Celles des présidents Léopold Sédar Senghor, d’Abdou Diouf… et celle d’Ousmane Tanor Dieng. Premier secrétaire du PS depuis 1996, ce dernier a dirigé, tenu le parti d’une main de fer jusqu’à sa mort à 72 ans.
Sorti de l’École nationale d’administration, Ousmane Tanor Dieng s’est fait remarquer pour ses qualités de diplomate. Il a d’ailleurs conseillé le président Senghor et le président Diouf.
Toujours au cœur du pouvoir, Ousmane Tanor Dieng a lancé sa propre carrière au début des années 2000.
Candidat à la présidence en 2007, il termine troisième, obtient 13,5% des suffrages et conteste en vain la réélection d’Abdoulaye Wade dès le premier tour. Il retente sa chance en 2012. Nouvel échec pour le Parti socialiste : Ousmane Tanor Dieng, éliminé dès le premier tour, appelle alors à voter Macky Sall.
Depuis, l’alliance entre les deux hommes a toujours été solide. Devenu président du Haut Conseil pour les collectivités territoriales, Ousmane Tanor Dieng a provoqué des tensions au sein du PS, notamment avec Khalifa Sall, en refusant que le parti présente un candidat lors de la dernière présidentielle en février 2019. En réaffirmant, donc, son soutien à Macky Sall.
Le président a d’ailleurs réagi à la disparition d’Ousmane Tanor Dieng et indiqué dans un communiqué : « Le Sénégal vient de perdre un homme d’État d’une dimension exceptionnelle, un exemple d’abnégation, un modèle d’engagement politique ».
Avec RFI