A sa dernière session, l’Assemblée nationale guinéenne a autorisé l’introduction de l’écriture et de l’enseignement N’KO dans le système éducatif guinéen.
Lors d’une conférence de presse, animée ce lundi 22 juillet 2019 à Conakry, Aguibou Sow qui est activiste de la promotion des langues nationales, a rejeté ce système d’écriture que veulent les députés.
Il demande ainsi de privilégier la graphie latine, qui est selon lui, le caractère latin le mieux harmonisé dans les langues nationales.
« Un peuhl de Guinée doit forcément être lu par un peuhl du Nigéria, du Cameroun. Un malinké de Guinée doit forcément être lu par un djoula de la Côte D’Ivoire, du Burkina Fasso ou par un bambara du Mali. Mais si nous continuons à nous enfermer comme nous l’avion toujours été et à aller dans un Etat communautariste dans la production de l’alphabet, pour nous-même guinéens, nous allons cesser de nous lire. Et pour les autres apparentés à nos communautés aussi, nous allons cesser de leur permettre de nous lire (…). Aujourd’hui, revenir à enseigner en système d’écriture dans le système éducatif guinéen, serait un recul pour le peuple de Guinée lorsque nous visons à aller vers un grand ensemble. On n’a pas intérêt à aller vers une graphie communautariste. Il faut privilégier la graphie latine », a-t-il suggéré.
Aguibou Sow qui est auteur de plusieurs ouvrages en langues nationales, est membre de l’association guinéenne pour la promotion de l’écriture et de la lecture en langues nationales (AGUIPELN).
Mamadou Sagnane