Malgré le risque de propagation dans la région, il ne faut pas imposer des restrictions de voyage aux Congolais ou étrangers qui entrent et qui sortent de la République démocratique du Congo (RDC).
C’est ce qu’a demandé, vendredi 19 juillet, le chef du Centre africain de contrôle des maladies lors d’une conférence de presse à Addis-Abeba. Ces mesures seraient contre-productives.
Selon ce haut responsable de l’Union africaine, interdire les mouvements de populations serait contre-productif, parce que cela augmenterait les déplacements clandestins et réduirait le nombre de contrôles, en augmentant ainsi le risque de propagation du virus.
Cet avis est également partagé par la société civile et l’opposition congolaise, qui redoutent l’asphyxie économique d’une zone commerçante à l’est de la RDC, à la fois frontalière avec l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.
En Ouganda, le ministère de la Santé reste confiant. Quarante-deux personnes qui ont été en contact avec une marchande congolaise de poissons auraient déjà été identifiées et aucune ne présenterait de symptômes. Cette marchande s’était rendue à Kasese. Elle avait vomi plusieurs fois sur la place du marché, avant de rentrer dans son pays et de mourir d’Ebola, le 15 juillet dernier.
Le docteur Nkengasong, du Centre africain de contrôle des maladies, soulignait vendredi, lors de sa conférence de presse, que les jours de marché, des dizaines de milliers de personnes se rendent de RDC ou encore en Ouganda et que cela augmente sans nul doute la possibilité de propager le virus.
Mais il rappelle aussi que depuis le début de l’épidémie au Congo, il y a un an, il n’y a toujours pas d’épidémie d’Ebola déclarée en Ouganda. Les restrictions de voyage risqueraient de « renforcer les passages clandestins et réduire la portée des contrôles », indique pour sa part une source au ministère congolais de la Santé.
Un temps, l’OMS avait évoqué le risque que cette vendeuse de poissons congolaise se soit rendue également au Rwanda. Mais les gouvernements rwandais, ougandais ainsi que l’organisation internationale démentent en bloc.
« C’est une erreur dans ce cas mais on recherche toujours des personnes qui étaient en contact avec le pasteur qui est mort le 16 juillet, après son passage à Goma », explique une source officielle.
Une centaine de personnes avec qui il a pu être en contact ont déjà été identifiées par l’équipe de la riposte. Parmi elles, une vingtaine de cas sont suspects. Les recherches se poursuivent pour retracer les déplacements du pasteur et des personnes avec lesquelles il a pu être en contact, selon le ministère de la Santé.
De son côté, le président Félix Tshisekedi s’est dit soulagé après la reconnaissance, par l’OMS, d’Ebola comme une urgence de santé publique de portée internationale.
RFI