La Guinée s’achemine inexorablement vers un référendum en vue d’une nouvelle constitution. C’est du moins ce qu’envisagent et ambitionnent le parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel et ses alliés.
En temps normal, si le projet porté par les soutiens d’Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010 et qui achève dans un an, un second et dernier mandat constitutionnel, à la tête de la Guinée, ne visait qu’à doter le pays d’une nouvelle constitution, sans aucune arrière-pensée politique, sans aucun agenda caché, ça n’aurait guère crié dans la cocoteraie politique.
Sauf qu’au visa de ce qui a été affiché jusqu’ici, au gré de différentes campagnes en vue de ce référendum constitutionnel, il n’y a pas l’ombre d’un seul doute que les partisans d’Alpha Condé, veulent d’un mandat supplémentaire pour lui, au delà de 2020, même si lui-même refuse toujours de se prononcer, à propos.
D’où la détermination et la hargne d’une frange importante de la classe politique et de la société civile, à ferrailler dur pour barrer la route à ce qui est perçu par beaucoup comme un »coup de force constitutionnel’‘.
Pendant que se mène cette bataille déterminante pour ce qui est de l’avenir politique à court terme de la Guinée, une amazone du combat démocratique en Guinée, semble avoir donné sa langue aux chats. Et de manière coupable !
Il s’agit de l’ex syndicaliste Hadja Rabiatou Serah Diallo, actuelle présidente du CES (Conseil Economique et Social), qui garde un silence assourdissant à propos de ce projet voulu et porté par le camp présidentiel, qui n’a jamais fait mystère de sa volonté d’offrir un 3èm mandat à son champion Alpha Condé.
Pour la simple raison qu’elle a été la présidente du parlement transitoire, le CNT en l’occurrence, qui a voté la constitution en vigueur, celle qui est remise en cause aujourd’hui, pour dit-on »insuffisances et anomalies notoires’‘, alors qu’elle a servi de socle juridique aux élections présidentielles de 2010 et 2015, remportées par Alpha Condé et à l’élection des députés en 2013, Hadja Rabiatou Serah Diallo, se doit de prendre part à ce débat, de livrer une position claire et assumée, à ce propos.
Une prise de parle de sa part, plus qu’une obligation citoyenne, est de l’ordre de l’impératif catégoriel. Rabiatou Serah, pour tout ce qui a été son combat pour l’avènement de la démocratie et de l’état de droit dans son pays, pour tout ce qu’elle incarne aux yeux des guinéens, ne saurait se taire indéfiniment et rester en marge de ce débat.
Elle se doit de briser le silence, pour dire ce qui se doit. Et ainsi, sortir du conformisme confortable qui est celui de sa position jusque maintenant. C’est pour l’histoire !
Mosaiqueguinee.com