Des nouvelles tensions politiques en Guinée, tout le monde s’en émeut, tout le monde s’en préoccupe, acteurs nationaux comme communauté internationale. Et à juste raison ! On parle déjà de neuf morts, de plusieurs centaines de blessés, de quantité de destructions de biens matériels…
Alors, pour mettre fin à l’épreuve de force, aux violences et tueries que cela génère, quels que soient les points de friction entre les camps politiques, quel que soit l’abîme entre les positions certes tranchées, il faut un jour ou l’autre, arriver à une sortie de crise, sauf si certains ont décidé de précipiter le pays dans l’abysse.
De sources dignes de foi, au milieu de l’agitation de la cocoteraie politique guinéenne, il y a Tibou Kamara, qui se dresse, comme à l’accoutumée, en colombe de la paix, qui pense, comme tous les gens sensés, comme toutes les chancelleries occidentales et institutions internationales, qu’il faille, coûte que coûte, renouer le fil du dialogue politique en Guinée, en vue d’une sortie de crise.
Le ministre d’Etat, conseiller personnel du Chef de l’Etat Alpha Condé, qui jouit de l’estime et de la confiance à la fois, de celui-ci, de son premier ministre Don Kass et du chef de file de l’opposition guinéenne, El Hadj Cellou Dalein Diallo, n’a pas de solution magique, outre que les vertus du dialogue et de la lucidité, de la réal politique.
Selon nos informations, Tibou Kamara, aurait un plan de sortie de crise en trois points, assortis d’un préalable majeur.
Commençons par le préalable. Il consiste en la libération des responsables du FNDC et de toutes les personnes interpellées lors des manifestations du début de semaine ;
Ensuite, pour évoquer le schéma en question et en perspective. Il s’agit :
-Primo : différer le débat sur une nouvelle constitution jusqu’à ce le président de la république, détermine une position officielle, à l’issue de l’examen du rapport-synthèse des consultations nationales, qu’il a lui-même, instruites.
Deuxio : parachever le processus des élections communales, en donnant tout simplement force à la loi, en l’occurrence le code électoral amendé, voté et défendu becs et ongles par le RPG-AEC et l’UFDG, contre la volonté de tous.
Cela veut dire tout simplement, faire installer les conseils de quartiers, de districts et ceux régionaux, conformément aux résultats des élections communales du 04 Février 2018 ;
Tertio : remettre à plat le processus en cours vers les prochaines élections législatives et se rassoir pour arriver à un chronogramme et une date, consensuels, mais aussi s’entendre sur les conditions techniques d’organisation du scrutin législatif.
On peut ne pas croire à ce schéma, mais il a le double mérite d’être conçu et d’être un canevas de discussion. Peu au sein de l’entourage du Chef de l’Etat ou dans l’establishment politique guinéen, aurait imaginé un tel scénario.
Malheureusement, un groupe de faucons du parti présidentiel, plutôt préoccupés par comment sauvegarder leurs privilèges et conforts personnels et égoîstes, et qui ont fini de prendre le Chef de l’Etat en otage, sont décidés à ne point faciliter un retour à une situation de calme et de dialogue, dans le pays.
Suivez mon regard !
Demba Sidicki