Sept personnes dont une femme, arrêtées, des biens emportés, saccagés ou brulés. Tel est le bilan provisoire de l’attaque survenue, dans la matinée du lundi 14 octobre 2019, au siège social de l’Union des Forces Républicaines (UFR), dans la ville de Kankan. Ce parti membre du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) s’apprêtait-il à déclencher une marche de protestation contre le projet d’une nouvelle constitution, à l’image de plusieurs autres villes du pays ?
Une version soutenue par l’autorité locale, qui avait clairement affiché la veille, sa désapprobation à ladite marche et annoncé des mesures coercitives à l’encontre d’éventuels contrevenants.
« Faux ! », rétorque le secrétaire fédéral de l’UFR à Kankan, joint au téléphone par l’antenne régionale de Mosaiqueguinee.com : « Hier, dans les environs de 10 heures, à notre siège, on a un groupe de jeunes qui se regroupent pour faire le thé. Ils sont restés à l’intérieur là-bas. Il y a les quatre pickups de la police qui sont venus pour ramasser les gens, envoyer à la police. 10 minutes plus tard, qu’est-ce qu’on voit ? Ce sont les jeunes du RPG qui sont venus, rentrer dans le siège, prendre plus de 200 chaises, les matelas, gâter les portes, les fenêtres, la rentrée principale de notre siège. Je ne peux pas dire tout maintenant là parce que je n’ai pas fini de faire le constat », accuse Mamoudou Camara.
Etiez-vous sur le point de marcher dans la ville pour répondre à l’appel à manifester, lancé par le FNDC lui a-t-on posé ?
« Dire que le FNDC devrait se réunir chez nous, non ! Il n’y avait pas ça », signe et persiste notre interlocuteur.
Mais, cette version de sieur Mamoudou Camara ne semble pas être partagée par tous, y compris, au sein même du directoire de l’antenne locale du FNDC, dont l’UFR est membre. Sur la-même question, un responsable de cette organisation, explique les démarches entreprises par le FNDC, la veille du 14 octobre, jour de marche programmé dans tout le pays : « On a mis un comité restreint, composé des fédéraux et coordinateurs des partis UFR, BL, UFDG, PADES et PEDN. On devrait se retrouver dans un endroit pour pouvoir au moins montrer notre mécontentement (contre le changement constitutionnel), à l’opinion nationale et internationale. Il fallait garder l’information pour ne pas que ça dérange la ville. Quand nous avons été informés que nos adversaires du RPG étaient devant la porte du parti PADES, qu’ils avaient pris d’assaut depuis 4 heures du matin. Il fallait automatiquement changer la stratégie de sortie pour pouvoir indiquer le siège de l’UFR comme coin de retrouvaille », a-t-il fait remarquer.
Selon nos sources, les sept personnes détenues au commissariat central, viennent d’être déférées à la maison centrale de Kankan. Ce mardi, 16 octobre, Une commission composée de responsables locaux du FNDC, de la société civile et du syndicat devrait aller à la rencontre du préfet Aziz Diop et du commissaire central de police pour demander la libération « immédiate et sans condition » des personnes qui risquent d’être accusées de rébellion, selon le préfet de Kankan. Ce mardi, la ville est calme et les citoyens ont vaqué librement à leurs occupations quotidiennes.
Mamadi CISSE, correspondant régional de mosaiqueguinee.com