La Guinée risque de connaitre encore les premières turbulences socio-politiques de son histoire après celles de 2001 ,2007 et 2009 caractérisées par des atermoiements et des tueries sans précédent.
La nébulosité et l’archaïsme des acteurs politiques actuels se voient doublés de la volonté affichée de conduire le pays d’une autre main ; agissant chacun au nom d’intérêts quelque fois irrationnels, fantasmagoriques et résiduels au nom d’un idéal capillaire à aiguilles pointues d’une autre époque.
La « guerre » des nerfs prend des proportions alarmantes avec des corollaires en sens dessous-dessus qui vont jusqu’à affecter les substrats d’une démocratie naissante, quoique balbutiante, que prennent les événements à l’orée des grands rendez-vous de l’histoire de notre pays dans un contexte africain teinté de rationalité et de pondérance.
Nonobstant les textes législatifs et réglementaires en vigueur dans cet environnement constitutionnel reconnu, les acteurs politiques jouent à l’affût. Ils considèrent que la vie nationale appartient aux hégémonies qu’ils entretiennent en longueur de temps et au préjudice de la Guinée. Du coup, les textes de loi ne sont qu’un filon autour du verre ; on peut voir comme on ne peut pas l’apercevoir. Aujourd’hui, la Guinée ressemble à ce navire sans gouvernail au milieu de l’océan. Inadmissible. La Guinée est une nation souveraine, et qui a des comptes à rendre à l’histoire des peuples et des nations.
Toutes (ou presque) les institutions de la république avalisent une situation où des vies humaines sont en danger du fait de rapaces politiques vivant dans une incohérence coupable. Qui plus est, combien de Guinéens n’aspirent –ils pas à se faire représenter au sein d’une Assemblée nationale dûment sortie des urnes. Qui des Guinéens n’aimeraient pas voir élu un Président de la République issu d’un vote démocratique dont le nombre de mandats est connu, précis conformément à la constitution. Qui des Guinéens n’aimeraient pas voir des représentants élus au sein des entités décentralisées de notre pays. Qui des Guinéens n’aimeraient pas voir une Justice juste, indépendante et impartiale….
Aujourd’hui en Guinée, l’opposition républicaine aspire à manger du beurre et l’argent du beurre. Tout le monde sait que le mandat des députés est arrivé à expiration. Et le pays a besoin d’une nouvelle législature au sein de laquelle on retrouve des types de députés nouveaux.
Donc vivement des élections législatives le 28 décembre 2019 pour vu qu’on respecte les principes démocratiques en la matière. Au cours de la rencontre de Kindia, la CENI et les acteurs se sont-ils mis d’accord sur la nécessité de mettre en place une cellule technique de suivi du processus électoral visant à assainir l’ensemble du processus. Techniquement, les acteurs sociaux prendraient une part importante dans la régulation du système.
Mais au fur et à mesure que l’on évolue les parties politiques de l’opposition s’en démarquent. Pour quelles raisons ?
D’un autre côté, la mouvance s’acharne à contrôler le système par des agissements de tous genres oubliant le rôle et le poids du peuple dans ce processus. Pourquoi ?
La société civile guinéenne quant à elle s’oppose à toute manipulation par l’un ou l’autre des acteurs du processus électoral et appelle à l’organisation des élections législatives en décembre 2019, conformément au droit. Elle croit fermement aux valeurs démocratiques, à la foi républicaine, à la force du droit et à l’intégrité morale et intangibles de nos entités respectives. Nul n’a le droit d’agir en dehors de ces valeurs, quitte à ce qu’il croit s’octroyer de quelconque scrupule que ce soit.
LANSANA DIAWARA
Coordinateur National de la Maison des Associations et ONG de Guinée MAOG.