Les violences survenues dans la préfecture de Mamou, le lundi 14 et le mardi 15 octobre 2019, ont fait d’énormes dégâts dans la ville.
En plus des cas de morts d’hommes, (deux morts dont un gendarme), plusieurs bâtiments ont fait les frais des violences. C’est le cas du bloc administratif du gouvernorat de Mamou, qui a subi la colère de la foule, ces deux derniers jours.
Véhicules vandalisés, motos ruinées certaines emportées par les loubards, des vitres brisées, c’est le constat qui est fait dans l’enceinte du gouvernorat.
Certains cadres trouvés sur place ce mercredi, nous confie, hors micro, que la foule qui s’est attaquée à ce bloc administratif, serait venue du quartier Petel.
<< Le lundi 14 octobre, ils ( les manifestants ndlr) ont voulu nous attaquer, mais ils ont été empêchés par les forces de l’ordre. Tout de même, ils ont réussi à briser les vitres de certains bâtiments, et caillasser les véhicules qui étaient stationnés au garage. Hier mardi, ils sont encore venus, cette fois avec un nombre plus important, forcer le portail de la cour pour se retrouver à l’intérieur. Cette fois, ils ont lapidé toutes les voitures qu’ils ont trouvées sur place, dont la voiture personnelle du l’inspecteur régional de la culture. Ils ont foncé sur le bâtiment qui abrite les directions de l’action sociale et celle de la jeunesse. Là, ils ont emporté plusieurs objets de valeur dont des ordinateurs>>, confie un cadre du gouvernorat, sous le sceau de l’anonymat.
Contrairement aux autres bâtiments administratifs qui sont sous haute surveillance, aucun agent de sécurité n’est présent au siège du gouvernorat de Mamou. Ce qui a obligé certains travailleurs à aller sortir leurs biens.
<< Les manifestants disent qu’ils vont incendier le gouvernorat. Je suis donc venu récupérer mes biens, parce que les lieux ne sont plus en sécurité>>, regrette un proche du gouverneur.
Malgré cette situation, le gouverneur de région, Amadou Oury Lemy Diallo, ne s’est toujours pas rendu sur les lieux. Une situation qui met certains mêmes de ses plus proches collaborateurs, dans une colère noire. Ils accusent le gouverneur de négligence, de n’avoir rien fait pour sécuriser leur lieu de travail, contrairement au maire et au préfet. Certains cadres dont les biens ont été vandalisés, n’hésitaient même pas à prendre le gouverneur pour seul responsable du pillage qu’ils ont subi.
Ce jour, mercredi, 16 octobre, un calme précaire règne sur Mamou. Et le bloc administratif reste exposé à tout.
Alpha Mamoudou Barry, correspondant régional de mosaiqueguinée.com