Le passage de l’épidémie à virus Ebola a occasionné une chute du taux de fréquentation des structures de soins médicaux, en Guinée, surtout en zone rurale.
Les activités de vaccination de routine en avaient, elles aussi pris un sérieux coup.
Le gouvernement guinéen et ses partenaires impliqués dans le domaine de la santé, tentent de sauver ce secteur vital par de nouvelles approches et stratégies.
Les 14 et 15 novembre derniers, à Kankan, plusieurs cadres techniques, élus locaux et partenaires étrangers, se sont penchés sur les résultats d’une enquête conjointe menée en octobre dernier, sur le système de santé guinéen, au lendemain de la survenue de la maladie à virus Ebola.
Les participants ont évoqué plusieurs pistes de solution avec une mention spéciale favorable à une relance plus active des activités de vaccination de routine dans les postes et centres de santé du pays.
Le docteur Fodé Keita, Directeur Régional de la Santé de Kankan, s’est réjoui du choix porté sur sa sphère géopolitique pour la tenue de cet atelier.
« Au cours du mois d’octobre 2019, nous avons travaillé ensemble et pendant deux semaines pour collecter des informations et des données sur le terrain. Nous allons ici et maintenant ensemble, présenter les résultats de cette analyse situationnelle. Nous remercions la fondation Bill & Mélinda Gates pour l’intérêt porté sur notre région et pour tout l’appui qu’elle apportera à la vaccination dans notre région », a-t-il fait remarquer.
Quant à dame Fatou Fall Ndoye, responsable de l’ONG ASKAAN (basée à Dakar au Sénégal), elle a insisté sur le strict respect du caractère pluraliste des discutions.
« Ce travail que nous avons réalisé conjointement, il mérite d’être analysé, il mérite d’être amendé, il mérite d’être corrigé et enrichi. Et c’est ce qui nous réunit ici aujourd’hui. C’est le premier jalon d’un processus devant déboucher sur l’élaboration d’un plan d’action pluriannuel », a-t-elle déclaré.
Les chiffres communiqués par les organisateurs de cette rencontre, sont alarmants. Ils prouvent à suffisance toute l’importance des efforts qui restent à fournir pour véritablement relever les défis liés à la santé de la mère et de l’enfant.
« De 2012 à 2018, la proportion de femmes enceintes ayant fait quatre visites prénatales, est passée de 57 % en 2012 à 37 % en 2018. Et le taux d’enfants complètement vaccinés, est passé de 36,5 % en 2012 à 29,6% en 2018 », mentionne-t-on dans le rapport d’enquête.
A ces manques à gagner, se greffent le faible engagement communautaire et de financement de la vaccination ainsi qu’un problème de coordination des interventions de différents partenaires, révèle la-même source.
De Kankan, Mamadi CISSE, pour Mosaiqueguinee.com