Le nouveau coronavirus qui frappe la Chine a fait neuf morts au total et plus de 400 cas ont été recensés à travers le pays, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires. Aux États-Unis, un premier cas a été annoncé mardi par les autorités.
Déjà neuf morts et plus de 400 cas recensés en Chine : le nouveau coronavirus a vu son bilan s’alourdir, mercredi 22 janvier. Ce virus, qui se transmet par les voies respiratoires, « pourrait muter et se propager plus facilement », a indiqué lors d’une conférence de presse le vice-ministre de la commission nationale de la Santé, Li Bin.
La souche incriminée, découverte le mois dernier à Wuhan, dans le centre du pays, est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l’homme, comme un rhume, mais aussi d’autres plus graves comme le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère).
Les autorités sanitaires ont annoncé des mesures pour contenir la maladie alors que des centaines de millions de personnes voyagent cette semaine à travers le pays pour les vacances du Nouvel An lunaire. Celles-ci prévoient notamment la désinfection et la ventilation des aéroports, des gares et des centres commerciaux.
Un premier cas aux États-Unis et à Macao
Aux États-Unis, un premier passager en provenance de Wuhan a contracté le virus, ont annoncé les Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) américains mardi. C’est un homme d’une trentaine d’années arrivé le 15 janvier sans fièvre à Seattle, dans le nord-ouest du pays, et qui a lui-même contacté les services de santé locaux dimanche après s’être renseigné sur Internet. Il a été hospitalisé par précaution et va bien. Il ne s’était pas rendu sur les marchés de Wuhan, et n’a pas fréquenté de personnes malades, selon les autorités.
Désormais, tous les passagers provenant de Wuhan, par des vols directs ou indirects, devront arriver aux États-Unis par cinq aéroports (New York JFK, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Atlanta) où les autorités sanitaires ont mis ou vont mettre en place des contrôles systématiques : questionnaires et prise de la température par un thermomètre sans contact.
La région semi-autonome chinoise de Macao, a elle aussi fait mercredi état d’un premier cas et ordonné à tous les employés de ses casinos de porter un masque, pour endiguer l’épidémie.
Réunion de l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunira mercredi pour déterminer s’il convient de déclarer une « urgence de santé publique de portée internationale ».
Les autorités thaïlandaises ont mis en place des détections thermiques obligatoires dans les aéroports de Bangkok, Chiang Mai, Phuket et Krabi, pour les passagers en provenance des zones chinoises à risques. Dans un communiqué, le ministre thaïlandais de la Santé, Anutin Charnvirakul, a annoncé que ces passagers étaient contrôlés « sans exception », et placés sous observation en quarantaine pendant 24 heures s’ils présentaient des signes de fièvre.
La Thaïlande accueille à elle seule un quart des vols internationaux au départ de Wuhan, ville de 11 millions d’habitants où la maladie a été détectée pour la première fois en décembre sur un marché. À l’occasion du Nouvel An chinois, qui commence ce week-end, autour de 1 300 passagers devraient emprunter chaque jour ce trajet et le royaume tient à éviter tout risque d’épidémie alors que la saison touristique bat son plein.
« Alerte maximale »
À Hong Kong, les autorités se disent elles aussi en « alerte maximale », alors que le souvenir de l’épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui y avait fait plusieurs centaines de morts en 2002-2003 hante toujours les esprits. « Nous sommes prêts pour le pire. Nous n’avons pas baissé la garde », a déclaré à la presse Matthew Cheung, numéro deux de l’exécutif hongkongais.
L’aéroport de la ville, l’un des plus fréquentés du monde, procède déjà en temps normal au contrôle thermique de tous les passagers. Ceux qui arrivent de Wuhan doivent également remplir un formulaire. Ils s’exposent à des sanctions pouvant aller jusqu’à six mois de prison en cas de mensonge. Les vastes frontières terrestres de la Chine font également l’objet d’un examen minutieux.
Pyongyang ferme ses frontières
Au Vietnam, le ministère de la Santé a proclamé un « risque d’infection élevé » et ordonné des contrôles renforcés à sa frontière nord, intense lieu de passage entre les deux pays.
Des consignes de vigilance ont été adressées aux personnels de santé et aux aéroports français, a déclaré mardi Agnès Buzyn, qui ne prévoit pas à ce stade de mesures de restriction pour les voyageurs.
Quant à la Corée du Nord, elle va fermer ses frontières aux touristes pour se protéger du coronavirus apparu dans la Chine voisine, a annoncé mercredi une agence de voyage.
Avec AFP et Reuters