Le directeur d’un hôpital algérien a été démis de ses fonctions dimanche après le décès des suites du Covid-19 d’une médecin de 28 ans, enceinte de huit mois, à qui il avait refusé un congé, une affaire qui a suscité une vive émotion.
À la suite du décès de la docteure Wafa Boudissa, qui pratiquait aux urgences chirurgicales, et de l’enfant qu’elle portait, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a mis fin aux fonctions du directeur de l’hôpital de Ras el Oued (est), une sanction administrative.
- Benbouzid avait ordonné samedi 16 mai l’ouverture d’une enquête administrative pour déterminer les circonstances du décès de la Dr Boudissa, chargeant, de manière exceptionnelle, l’inspecteur général du ministère de la Santé de mener les investigations. À l’issue de l’enquête, le dossier est susceptible d’être transmis à la justice et, si une faute grave est avérée, le ou les responsables risquent d’être poursuivis pour homicide par négligence, a précisé cette source.
Le mari de la médecin décédée a exprimé sa colère dans El Watan : « Extenuée par la charge de travail et les effets de la grossesse, mon épouse qui travaillait de 8h à 20h n’a pas été épargnée. Ses trois demandes de congé maladie ont été refusées par la direction de l’hôpital qui aura la mort de ma femme sur la conscience. Je ne leur pardonnerai jamais, a-t-il affirmé au quotidien algérien. Pour justifier son refus, sa direction se cachait derrière les instructions d’en haut »
Son décès a provoqué un vif émoi et un tollé sur les réseaux sociaux, d’autant que la jeune médecin était prioritaire pour bénéficier d’un congé exceptionnel.
Un décret présidentiel, visant à lutter contre la propagation du Covid-19, stipule que « sont considérées comme prioritaires au titre du congé exceptionnel les femmes enceintes et les femmes élevant des enfants ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques et celles présentant des vulnérabilités médicales ».
Avec rifi.fr