Même ceux qui ont habituellement la dent dure avec la société civile, s’interrogent sur la posture choisie par l’opposition guinéenne concernant Mamadi 3 Kaba, nommé commissaire à la CENI en remplacement du défunt Me Salif Kébé.
Aussi incompréhensible, il y a moins d’un an, ce sont les mêmes acteurs qui l’ont aspergé d’éloges pour sa conduite des travaux du comité d’audit du fichier électoral.
La volte-face est si brusque qu’on a l’impression que l’opposition veut se substituer au barreau.
A moins d’être de connivence avec cette structure, membre du CNOCSC – ce qui n’est pas à exclure, vu le nombre d’avocats qui les ont accompagnés dans leur combat contre l’adoption de la nouvelle constitution – Cellou Dalein et ses compagnons, ne sont pas mieux placés à s’approprier des problèmes internes à la société civile.
Les guerres d’intérêt et d’egos qui caractérisent leur parcours, sont en contradiction avec la nouvelle posture qu’ils adoptent dans cette situation. La posture d’une entité vertueuse, dressée contre le clientélisme.
Pour preuve, ils ont souvent essuyé des critiques les plus acerbes et à juste raison, pour des choix jugés complaisants, et au pire, professionnellement incestes.
Par ailleurs, on comprend aisément qu’en raison de l’agenda politique de la fin d’année, la bataille pour le contrôle de la CENI, soit d’un enjeu tout particulier.
Mais même dans cette perspective, il y a un minimum de cohérence à observer et de la lucidité à avoir. Il y va de la crédibilité des uns et autres.
En un mot comme en mille, le parti pris de l’opposition dans une affaire qui la concerne moins et qui attend d’être jugée par les tribunaux, est une inanité.
Lamine Mognouma Cissé