La bataille pour remplacer feu Me Amadou Salif Kébé, fait rage au sein de la société civile.
Pourtant, la loi organique L/2018/044/AN du 05 juillet 2018, modifiant certaines dispositions de la loi L/2012/016/CNT du 19 septembre 2012 portant création, organisation, attributions et fonctionnement de la CENI, en son article 11 a déjà défini les conditions et les modalités de remplacement en cas d’empêchement définitif (décès) d’un commissaire de la CENI.
Deux formalités doivent être accomplies pour procéder à la régulière à ce remplacement.
– la saisine de la Cour Constitutionnelle par le Bureau de la CENI;
– La désignation par la Société civile (structure d’origine du défunt) d’une personne devant le remplacer pour le reste de son mandat de Commissaire.
Si la première formalité a été remplie, la seconde pourrait engendrer une scission au sein de la société civile, structure d’origine du commissaire décédé.
Le CNOSCG, le barreau et la CONASOC pourraient ne pas s’entendre sur le nom du futur commissaire remplaçant de Me Amadou Salif kébé.
La règle non écrite au sein du CNOSCG qui attribue un poste au barreau sur les deux représentants de la société civile, aura du mal à prospérer cette fois, face à l’opposition des deux organisations qui n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Si l’article 6 de la loi L/2012/016/CNT du 19 septembre 2012 portant création, organisation, attributions et fonctionnement de la CENI avait attribué trois (03) représentants aux organisations de la société civile, ce nombre a été réduit à deux représentants par la loi organique L/2018/044/AN du 05 juillet 2018.
Les deux représentants désignés par la société civile, après l’adoption de la loi organique du 05 juillet 2018, étaient Me Amadou Salif Kébé au compte du barreau et Kabinet Cissé, issu du CECIDE.
Maintenant qu’il s’agit de désigner le remplaçant du défunt commissaire, les tensions risquent d’être ravivées au sein des organisations de la société civile, membres du CNOSCG et organe faitière.
Selon nos informations, le Barreau n’entend point laisser lui échapper le droit de désigner le remplaçant de feu Me Salif Kébé, puisse qu’il a été désigné par le conseil de l’ordre.
Enfin, de bonnes sources, le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats, serait soumis à des pressions venant des milieux du pouvoir pour désigner un avocat plus « conciliant ».
C’est dire que même si le Barreau conservait le droit de désigner le futur commissaire, la tâche du premier responsable de l’Ordre ne serait pas aisée. Il aura à choisir entre plusieurs candidats qui ont déjà fait connaître leur intérêt pour la fonction de Commissaire à la CENI.
Les appétits s’aiguisent aussi au sein de la CONASOC et du CNOSCG. Des noms circulent pour la présidence. Et vu le nombre de « candidats-commissaires », la place en jeu, s’annonce âprement disputée.
Mohamed Bangoura