En raison de l’arrêt des diverses activités de production, causé par la pandémie de covid-19, l’organisation mondiale de la santé (OMS), a fait savoir que le nombre de décès causés par le paludisme en Afrique, pourrait doubler cette année, pour atteindre 769 mille cas.
S’exprimant à cet effet dans un entretien, qu’il a accordé à mosaiqueguinee.com, ce jeudi 21 mai 2020, le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme Dr Eugène Kaman Lamah, a attiré l’attention de l’opinion, sur l’impact de la cohabitation paludisme et covid-19 en Guinée.
« A date, la disponibilité des services de santé est là, les intrants paludisme sont là, mais la peur empêche les malades de fréquenter nos structures de santé. Surtout dans les endroits d’épicentre, où on dit qu’il y a eu un ou deux cas de covid-19. A cela s’ajoute la mise en quarantaine du personnel soignant. Cette mise en quarantaine impacte parfois l’accessibilité aux soins. Par exemple, à Conakry s’il y a un cas positif qui affecte un membre du personnel soignant, immédiatement on va dire au personnel de se retirer. Cela réduit le nombre et le travail sera grand. Donc ce phénomène est en train d’agir sur la fréquentation des personnes malades, les gens ont peur d’y aller. Le pire, ces malades font recours à l’automédication, et une mauvaise prise en charge, en contournant le système. D’autres parmi ces malades utilisent des drogues naturelles », a-t-il expliqué d’entrée.
Poursuivant, Dr Eugène Kaman Lama a pointé du doigt un autre facteur qui impacte le traitement et la prise en charge des malades de paludisme, en cette période de propagation du nouveau coronavirus.
« L’autre facteur qui aggrave la crainte, est que dans un centre de santé, il y a des différentes unités dans lesquelles sont logés le paquet minimum d’activités. Dans une unité de prise en charge où on doit consulter les gens pour le traitement du paludisme, on met un point de diagnostic pour le coronavirus. Mais dès que les patients voient ce point de Coronavirus, ils ne reviennent plus. Alors que c’est un passage obligatoire pour tout un cas. Bref, la cohabitation paludisme et coronavirus aggrave l’Etat de santé de la population, et entraîne une mortalité plus élevée. Voilà la crainte que nous avons », a-t-il prévenu.
A noter que le premier trimestre 2020, le paludisme a tué 129 personnes en Guinée, 500 mille morts par an à travers le monde, dont 95 % en Afrique Subsaharienne.
Il est la première maladie dans les structures de santé en Guinée, à affecter la santé de la population.
Le paludisme est aussi la première cause de consultation dans les structures de santé, à en croire le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme Dr Eugène Kaman Lamah.
Saidou Barry