Depuis son apparition en Guinée, la pandémie du coronavirus fait courir des risques au secteur minier. Même si jusque-là, celui-ci n’est pas impacté.
Ces risques sont d’ordres commercial, financier, économique, logistique, mais aussi sanitaire.
Un autre risque, pas des moindres est lié à l’inefficacité de l’administration, en raison des restrictions liées à la riposte contre la pandémie du coronavirus.
Parmi tous ces risques, ceux commerciaux, financiers et économiques paraissent plus importants.
Le ralentissement des activités dans la quasi-totalité des secteurs de l’économie mondiale, avec un impact sur les débouchés pour les produits finis, pourrait entrainer une réduction des commandes par des consommateurs de la production minière guinéenne, en particulier au niveau de la bauxite (l’or, valeur refuge, résistant mieux à la crise).
Au niveau des approvisionnements, les PME peuvent également avoir des difficultés techniques et financières d’assurer l’approvisionnement des sociétés minières en biens et services. Des mesures concernant ces PME ont été prises en compte dans le plan de riposte économique du Gouvernement (…).
En termes simples, les restrictions liées à la gestion de l’épidémie, pourraient entrainer une baisse des activités non essentielles à la production minière. Ce qui est sans doute, de nature à réduire les opportunités économiques auprès et autour des exploitations minières.
Concernant la logistique, les restrictions au mouvement de personnes, de biens et services, imposées par plusieurs pays dans le cadre de la lutte contre la pandémie, peuvent ralentir ou arrêter la chaine d’approvisionnement des sociétés, ainsi que la chaine d’écoulement de la production.
Pour ce qui est de la santé, le risque de contamination du personnel et de propagation de l’épidémie au sein des sociétés minières et/ou des communautés environnantes, pourrait impacter les activités minières.
Quant aux risques d’inefficacité administrative, les restrictions pourront aussi impacter les équipes du Ministère des mines dans le cadre de la prise en charge des risques auxquels les sociétés minières font face.
Dans l’optique donc, de parer à toutes ces éventualités, le ministère des mines et de la géologie a entrepris des mesures de mitigation.
Pour atténuer les impacts économiques, commerciaux et financiers, le Ministère, tout en accélérant le traitement des demandes courantes des sociétés, s’est organisé afin qu’une attention particulière soit portée sur les projets en maturité (proches de la phase de construction ou de production) et ceux en souffrance afin de compenser les impacts de la pandémie avec des activités nouvelles.
Outre les efforts de maintien du niveau d’activités dans les exploitations minières, le Ministère a maintenu le programme de mise en œuvre du Fonds de Développement Economique Local (FODEL) afin d’atténuer les impacts socioéconomiques directs et indirects (notamment autour des sites miniers). Cela a permis, à date, d’engager le financement de 984 projets de développement local, y compris les activités génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes, pouvant potentiellement créer environ 25 000 emplois. En parallèle, le Ministère s’assure que les compagnies minières mettent à profit cette période pour procéder à une meilleure application de la politique du Contenu local, tirée des dispositions du Code minier.
Pour le cas des risques logistiques, une note circulaire a été émise, à cet effet, le 10 avril 2020, après consultation des autoritaires des Ministères de la santé et des transports, pour :
Confirmer formellement, le traitement des exportations de produits miniers dans la catégorie « cargo » faisant déjà l’objet d’une exception dans les interdictions de transport. Il s’agit notamment du transport d’or par voie aérienne et du transport de la bauxite par voie maritime ;
Permettre le mouvement d’expatriés par vols charters dans le strict respect des mesures sanitaires en vigueur et du contenu local. En particulier, les sociétés doivent obtenir les autorisations requises après avoir fourni la preuve d’un test négatif de chacun des passagers avant le départ. A l’arrivée à l’aéroport de Conakry, des tests de confirmation pour s’assurer que les passagers ne sont pas porteurs du virus, et un suivi journalier en confinement pendant 14 jours, sont effectués par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS).
Quant à l’aspect sanitaire, en plus des gestes barrières préconisés par les autorités sanitaires, le Ministère a notamment interdit les visites non professionnelles et restreint les conditions de tenue des réunions en face à face.
Par ailleurs, les sociétés minières ont pris des dispositions internes pour la protection sanitaire de leurs employés et apporter des appuis aux communautés locales (notamment en kits de protection et par la sensibilisation) dans le cadre de la lutte contre la pandémie.
Pour terminer, le ministère des mines et de la géologie a, en ce qui concerne les risques d’inefficacité, privilégié le télétravail, y compris par l’adoption de la visioconférence pour les réunions de suivi des dossiers en interne et celles avec les sociétés minières.
Aussi, le Ministère met à profit cette période de distanciation pour engager un programme de formation pour les directeurs et leurs adjoints. Ce programme d’enseignement à distance sur mesure a été conçu par l’Ecole Nationale d’Administration Publique du Canada. Il porte sur cinq (5) modules de « Management et Leadership » qui seront dispensés dans le courant du mois de juin 2020 pour le renforcement des capacités des cadres dans la gestion des équipes et de la performance.
Cellule de communication du ministère des mines et de la géologie