Les princes qui gouvernent, sous les tropiques, ont toujours eu la fâcheuse tendance d’envoyer ‘’le menu fretin’’ à la guillotine, dès lors que leur pouvoir se trouve sur le gril, pour une raison ou une autre.
Pour autant, il est de bon aloi, de demander des comptes, en premier lieu, aux plus hauts placés des cadres, dans la chaine de responsabilités.
D’un point de vue bilan comptable, il doit en être du cas de Cheick Taliby Sylla.
Celui-ci, certes, au sein du gouvernement, est le premier répondant direct d’un secteur aussi sensible que celui de l’électricité, mais qu’on s’entende bien là-dessus, sous la coordination d’un chef du gouvernement.
Il est inconcevable que ce soit le pauvre Cheick Taliby Sylla seul, qui soit la seule tête de turc à être tranchée.
Que fait-on du premier ministre, le chef du gouvernement, sur qui le président de la république, a jeté son dévolu, il y a bientôt deux ans, pour justement pouvoir faire face à des défis comme celui de l’amélioration de la desserte en courant électrique.
N’est-ce pas une cinglante mauvaise note qui est ainsi infligée à un segment aussi important de sa feuille de route ?
Ce qui apparaît après deux ans de gestion à la tête du gouvernement, à la lumière du renvoi de Cheick Taliby Sylla, il faut l’admettre, c’est bien le fait que le premier ministre Kassory Fofana, a échoué sur l’une des questions les plus brûlantes, sur laquelle il était attendu, qu’est celle de l’électricité.
On sait le charivari total qui caractérise ce secteur, on sait les problèmes de gouvernance du secteur, on sait, on sait…, on savait que Cheick Taliby Sylla était un ministre, à particulièrement surveiller, et qui a été reconduit dans le gouvernement, simplement par le bon vouloir du Chef de l’Etat.
Qu’a fait le premier ministre, pour redresser ce secteur miné par une guerre d’intérêt féroce entre fournisseurs de ceci ou de cela, producteurs privés d’électricité, EDG et l’Etat, mauvais payeur.
Ce qu’a dit récemment Cheick Taliby, n’était qu’une vérité de Lapalissade. L’Etat s’est toujours comporté en mauvais payeur vis-à-vis des centrales thermiques privées.
Que celles-ci, en viennent à arrêter leur production, pour défaut de paiement, faut-il imputer toute la responsabilité au seul pauvre Cheick Taliby ? Erreur !
Pis, il y a l’affaire du fameux plan de riposte économique et sociale au Covid-19, qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Tout est loin d’être clair dans cette affaire quant à des manœuvres imputables à la primature, dans le montage financier, concernant le volet énergétique dudit plan, finalement retoqué et mis à nu par la Banque mondiale.
En deux mots comme en mille, au-delà de Cheick Taliby, le premier ministre Kassory Fofana doit aussi rendre des comptes, à défaut d’en payer le prix.
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