Au regard des embouteillages cauchemardesques aux barrages de Bawa et Kouria, le ministre de la sécurité et de la protection civile a mis en place un système préventif de contrôle des poids lourds dès la sortie de la ville de Conakry.
En procédant à ce contrôle intra-muros, la Direction centrale de la Sécurité Routière empêche un nombre important de camions en situation irrégulière de venir encombrer les deux sorties de Conakry et retarder ainsi encore plus les usagers qui, eux, sont en règles.
En effet, plusieurs camionneurs préfèrent se passer du test Covid19 et viennent directement négocier avec les agents au niveau des deux barrages pour pouvoir continuer leur route vers l’intérieur du pays. Avec la lenteur des tests et du contrôle, c’est l’une des causes des énormes bouchons à ces points de filtrage qui occasionnent le mécontentement et, parfois, les affrontements avec les chauffeurs, comme à Coyah et à Dubréka, il y a quelques semaines.
Le Ministre de la sécurité a donc initié ce système de contrôle avancé à Lansanaya et à Kagbelen avec une méthodologie simple : les camions chargés sont arrêtés par la Police routière qui demande les papiers du véhicule et sa destination. Tous ceux qui doivent sortir de Conakry doivent présenter le certificat « Covid-free » sinon ils sont priés de reprendre la voie en sens inverse avant de récupérer leurs papiers. Bien entendu, certains n’avouent pas qu’ils quittent Conakry et prétendent s’arrêter « tout près ». Ils sont alors suivis par un motard ou signalés par radio aux barrages de Kouria et Bawa.
L’opération qui a commencé le vendredi 29 mai a permis de contrôler à date 682 camions. 392 de ces camions étaient munis du certificat Covid-free et ont été autorisés à poursuivre leur route. 290 ont été sommés de retourner à leur base et de faire leur test. A noter que depuis le vendredi 5 juin, le syndicat des transporteurs a été associé à la Police routière pour plus de pédagogie. Il est néanmoins inquiétant de noter le nombre important de camions qui cherchent à violer la procédure et partir à l’intérieur du pays (43% des contrôlés) ce qui laisse présager d’une proportion encore plus grande des véhicules de tourisme qui doivent se trouver dans la même logique.
Il faut dire qu’une accélération des tests et des résultats et une meilleure sensibilisation des usagers sont des actions à envisager d’urgence.
Mohamed Bangoura
La faute à qui????