La colère qui a explosé à Minneapolis, dans le Minnesota, après le décès lundi dernier de George Floyd, ne faiblit pas. Les manifestations se propagent dans d’autres villes du pays, notamment à Washington.
L’image tournée à Minneapolis circule en boucle sur les réseaux sociaux. Un camion-citerne a tenté, dimanche 31 mai, de forcer le passage au milieu d’un cortège composé de milliers de manifestants venus dénoncer la mort de George Floyd, un Afro-Américain décédé après son interpellation musclée par la police. Les forces de l’ordre ont dû intervenir pour arrêter le conducteur du camion sur un des ponts du centre-ville.
« L’image, aussi spectaculaire qu’elle fut, ne résume pas la journée de manifestation à Minneapolis », estime Matthieu Mabin, envoyé spécial de France 24 dans le Minnesota. Le rassemblement est parti en milieu de journée du Capitole à Saint-Paul, ville voisine où siège le parlement du Minnesota.
Pour Matthieu Mabin, il faut souligner « la cohérence des manifestants, la journée, qui descendent dans la rue pour dénoncer les pratiques policières et le racisme ». « Cela n’a rien à voir avec la nuit, où des casseurs, des policiers et des manifestants s’affrontent, parfois extrêmement violemment, avec de vastes interpellations », ajoute-t-il.
La police a « durci le ton ces dernières 48 h », précise l’envoyé spécial, « notamment en tirant avec des balles en caoutchouc sur les journalistes pour endiguer cette couverture médiatique qui, selon Donald Trump, aggrave la situation ». Son administration qualifie de terroristes les instigateurs des émeutes.
Couvre-feu dans plusieurs villes du pays
La tension ne faiblit pas. Ni à Minneapolis, ni dans les autres villes des États-Unis, comme à Washington. La police a utilisé du gaz lacrymogène dimanche soir près de la Maison Blanche pour disperser des manifestants n’ayant pas respecté le couvre-feu instauré dans la capitale. Plus tôt dans la journée, une foule s’était massée près du siège de l’exécutif en scandant des slogans, en allumant des feux et en brandissant des pancartes.
Selon le New York Times, Donald Trump avait été emmené vendredi à l’abri dans un bunker souterrain par le Secret Service – service de protection du président et de personnalités –, lors d’une manifestation similaire devant sa résidence.
Le couvre-feu a été imposé à Washington, Los Angeles et Houston pour empêcher que les manifestations ne débouchent sur de nouvelles violences et de nouveaux pillages.
Avec AFP