Après la publication de résultats préliminaires prometteurs, le laboratoire américain Moderna a annoncé mardi le lancement prochain, et jusqu’en octobre 2022, de la dernière phase d’essais cliniques pour son vaccin contre le Covid-19.
Moderna continue de croire en son vaccin. Ce laboratoire biotech américain a annoncé, mardi 14 juillet, qu’il entrerait le 27 juillet dans la phase finale de ses essais cliniques pour un vaccin contre le Covid-19. Déterminante, la phase 3 de l’essai fera appel à 30 000 personnes aux États-Unis. La moitié d’entre elles recevront une dose de 100 microgrammes, les autres un placebo. L’étude devrait durer jusqu’au 27 octobre 2022.
Le but premier de cet essai sera de savoir si le vaccin est sûr et prévient l’infection par le Sars-CoV-2. Si une personne est malgré tout infectée, il s’agira aussi de savoir si le vaccin peut prévenir la progression vers des symptômes. Même si des symptômes sont constatés, le vaccin peut être considéré comme un succès s’il empêche les cas graves de Covid-19.
Cette annonce intervient après la publication mardi dans le New England Journal of Medicine des résultats de la première phase de l’essai de Moderna, d’après lesquels le vaccin expérimental a déclenché des anticorps contre le coronavirus chez tous les participants, au nombre de 45.
Moderna avait rendu publics les « résultats intérimaires » de sa phase 1 sous forme d’un communiqué de presse sur son site en mai, selon lequel le vaccin avait provoqué une réponse immunitaire chez huit patients. Ces résultats avaient été qualifiés d' »encourageants » par l’immunologiste Anthony Fauci, et l’étude complète était attendue avec impatience par la communauté scientifique. La compagnie est depuis passée à l’étape suivante de son essai, avec 600 personnes.
Moderna est parmi les tout premiers dans la course mondiale au vaccin, recevant 483 millions de dollars du gouvernement américain. Si la dose retenue pour les essais (100 microgrammes) se révélait efficace, Moderna a prévu de pouvoir produire 500 millions de doses par an, et « possiblement jusqu’à 1 milliard ».
La compagnie chinoise SinoVac est aussi à un stade avancé des recherches, et l’agence russe Tass a annoncé que des chercheurs russes avaient achevé les essais cliniques pour un vaccin, mais ces derniers n’ont pas rendu les données publiques.
Des scientifiques avertissent toutefois que les premiers vaccins à arriver sur le marché ne sont pas nécessairement les plus efficaces ou les plus sûrs. La technologie de Moderna, fondée sur l’ARN messager, n’a jamais prouvé son efficacité contre d’autres virus. Elle vise à donner au corps les informations génétiques nécessaires pour déclencher préventivement la protection contre le coronavirus.
Avec AFP